Impôt sur le revenu: le nouveau barème 2025 sera indexé sur l'inflation

Bonne nouvelle pour les contribuables français. Alors que l'option d'un gel du barème de l'impôt sur le revenu a été rapidement écartée début octobre, le ministère de l'Économie et des Finances a confirmé ce jeudi 10 octobre, dans le cadre du Projet de loi de finances, son intention d'indexer le barème de l'impôt sur les revenus 2024 sur l'inflation (hors tabac).
"Cette mesure, dont le coût est évalué à 3,7 milliards d'euros, permet d’éviter à près de 530.000 foyers d’entrer dans le champ de l’impôt sur le revenu. Elle protège les Français d’une augmentation de la fiscalité liée à l’inflation", a précisé Bercy.
De plus, les tranches de revenus des grilles de taux par défaut de prélèvement à la source (PAS) seront ajustées en fonction de l'évolution du barème de l'impôt sur le revenu (IR). Reste toutefois à fixer cette évolution avec l'inflation définitive pour 2024, qui ne sera pas connue avant début 2025. Elle devrait, sauf surprise de fin d'année, tourner autour de 2%.
Le nouveau barème indexé à l'inflation
Selon un document technique obtenu par Contexte, le barème de l'impôt 2025 sur les revenus de l'année 2024 ajusté par le ministère de l'Économie et des Finances pourrait ainsi se décomposer de la façon suivante:
- 0% de taux d'imposition pour les revenus jusqu'à 11.520 euros (contre 11.294 euros)
- 11% de taux d'imposition pour la part des revenus comprise entre 11.520 et 29.373 euros (contre 28.797 euros)
- 30% de taux d'imposition pour la part des revenus comprise entre 29.373 euros et 83.988 euros (contre 82.341 euros)
- 41% de taux d'imposition pour la part des revenus comprise entre 83.988 euros et 180.648 euros (contre 177 106 euros)
- 45% pour la part des revenus supérieure à 180.648 euros
À noter que pour les contribuables ayant rattaché une personne mariée ou avec des enfants à charge au foyer (sous certaines conditions), le montant de l'abattement fiscal de 6.674 euros est aussi indexé sur l'inflation et passe donc à 6.807 euros par personne prise en charge.
Les bases mensuelles de prélèvement pour la France métropolitaine réajustées
En ce qui concerne les bases mensuelles de prélèvement à la source, là aussi l'indexation sur les 2% d'inflation est appliquée. Ainsi, en France métropolitaine, le taux de prélèvement serait de 0% pour une personne ayant un revenu net imposable inférieur à 1.623 euros, selon les données de Contexte.
Le taux grimpe ensuite progressivement, à 2,1% pour les revenus imposables supérieurs ou égaux à 1.794 euros et inférieurs à 1.915 euros; à 4,1% pour les revenus imposables supérieurs ou égaux à 2.155 euros et inférieurs à 2.298 euros; à 11,9% pour les revenus imposables supérieurs ou égaux à 3.546 euros et inférieurs à 3.991 euros…
Le taux de prélèvement à la source atteint 20% quand le revenu imposable mensuel est supérieur ou égal à 6.988 euros et inférieur à 8.728 euros et il va jusqu'à 43% pour la tranche supérieure ou égale à 55.170 euros.
Les bases mensuelles de prélèvement pour les départements d'Outre-mer
Pour une partie de la France ultramarine, à savoir la Guadeloupe, la Martinique et La Réunion, les bases mensuelles de prélèvement connaissent aussi un rehaussement. Par exemple, le taux de prélèvement d'un contribuable domicilié à la Martinique sera nul si ses revenus mensuels n'excèdent pas les 1.862 euros, alors que ces derniers ne devaient pas dépasser les 1.825 euros avec l'ancienne grille.
Pour un contribuable des trois départements ultramarins cités précédemment, le taux de prélèvement à 2,9% s'appliquera pour une base mensuelle supérieure ou égale 2.376 euros et inférieure à 2.623 euros, alors que la tranche se situait entre 2.329 euros et 2.572 euros cette année.
Pour ce qui est de la Guyane et de Mayotte, le plafond de revenus pour un taux de prélèvement à 0% s'avère plus élevé que les autres départements: celui-ci s'élèvera à 1.994 euros contre 1.955 euros mentionnés dans la grille précédente. Le taux à 2,9% s'appliquera aux Mahorais et Guyanais dont la base mensuelle de prélèvement est supérieure ou égale à 2.709 euros et inférieure à 2.813 euros mensuels.
Des réductions d'impôt modifiées
Même dynamique pour certaines réductions d'impôt. Plus précisément, la réduction d'impôt "résultant de l'application du quotient familial" passera de 1.759 euros maximum par demi-part à 1.794 euros maximum par demi-part dès 2025.
La réduction d'impôt concernant "les contribuables célibataires et divorcés", correspondant à "la part accordée au titre du premier enfant à charge" sera de 4.232 euros maximum au lieu de 4.149 euros maximum cette année.
Autre changement, la baisse d'impôt, "résultant de l'application du quotient familial" appliquée aux contribuables vivant seuls avec plusieurs enfants majeurs ou dont le ou les enfants sont décédés dans certaines conditions, passera de 1.050 euros maximum à 1.071 euros.