Budget 2025: des élus du Pas-de-Calais demandent au gouvernement "un dispositif sur-mesure" pour leur département

Le Premier ministre français Michel Barnier (c), entouré de la ministre des Relations avec le Parlement Nathalie Delattre (d), écoute le ministre de l'Economie Antoine Armand (g) à l'Assemblée nationale, à Paris, le 15 octobre 2024 - ALAIN JOCARD © 2019 AFP
"Le Pas-de-Calais n'est pas un département comme les autres", ont affirmé huit élus nordistes dans un courrier adressé, ce jeudi, au Premier ministre.
Parmi eux, Frédéric Leturque, président de l'Association des Maires et Présidents d'Intercommunalité du Pas-de-Calais, Joël Duquenoy, président de la Communauté d'Agglomération du Pays de Saint-Omer, mais aussi les maires des communes de Calais, Boulogne-sur-Mer, Liévin, Béthune, Courrières et Lens.
Un appel qui fait suite à l'annonce de Michel Barnier de réaliser des coupes budgétaires pour les collectivités dans le cadre du projet de loi de finances 2025. Un effort de près de cinq milliards d'euros leur est demandé, en réduisant une partie de leurs recettes.
Dans le département du Pas-de-Calais, "13 collectivités sont touchées par des pertes sèches, au même titre que 450 collectivités en France", assurent les élus. Pour autant, "la situation de notre département doit être regardée différemment", précisent-ils.
Inondations, immgration et pauvreté
Dans le courrier, les élus montrent que des problématiques, propres à leur territoire, imposent une réévaluation du budget les concernant. D'abord, les "deux vagues d'inondations sans précédent en 2023". "Nous craignons le pire pour les semaines et mois à venir", alertent les signataires du courrier.
"A ces différents titres, nous demandons que nous soyons épargnés par ces économies certes nécessaires pour l’Etat, le temps de la reconstruction". Pour cela, "un dispositif sur-mesure doit s'appliquer dans notre département", attestent les huit élus.
Celui-ci pourrait inclure "la préservation des budgets des collectivités, le maintien des dispositifs de l’Etat tels que le Fonds Vert et la protection des effectifs de l’Education nationale dans les territoires sinistrés", détaillent-ils.
Des mesures qui pourraient être déclinées au niveau national, pour les territoires concernés par les aléas climatiques, proposent également les signataires. "Nous aimerions recevoir pour cela votre soutien et votre engagement", concluent-ils.
Alors que les tentatives de traversée de la Manche, parfois mortelles, se sont multipliées ces dernières semaines, les élus mettent aussi en avant la crise migratoire. Si elle est "mondiale", "c'est dans notre département que nous en ressentons les effets, la population est exténuée", avancent-ils.
"Enfin, nous sommes élus d’un département à la réalité sociale très contrastée. La pauvreté touche 19% de notre population, soit 5 points de plus que la moyenne nationale", évoquent encore les élus.