"Journée université morte": la ville de Lille soutient la faculté qui alerte sur sa situation financière

L'université de Lille. - BFMTV
Elle fonctionnera "comme un jour férié". L'Université de Lille va fermer ses portes ce mardi 3 décembre 2024 pour protester face à la situation financière "intenable" des universités. Dans un communiqué, la ville de Lille a apporté son soutien à la faculté.
"La ville réaffirme l'importance de l'Université de Lille pour le rayonnement du territoire, les diplômes et les débouchés offerts aux jeunes de la région, les emplois des personnes et la qualité des recherches menées", écrit-elle ce mardi 2 décembre 2024.
Elle assure défendre elle aussi le service public et, plus précisément, le service public de l'enseignement supérieur.
L'Université de Lille dénonce en effet des mesures gouvernementales, tels que le relèvement du point d'indice et le relèvement du taux de contribution au CAS Pension. Des décisions qui viennent "miner nos efforts et mettent à mal le fonctionnement de notre établissement", indique-t-elle dans un communiqué publié le 29 novembre.
Selon la municipalité, les décisions ont été prises sans compensation budgétaire plaçant la structure, comme d'autres en France, dans une situation financière délicate, alors qu'elle "fait partie des universités qui sont historiquement sous-dotées avec une subvention pour charge de service public inférieure à la moyenne nationale".
Une réduction "drastique" des politiques publiques
Le 3 décembre, l'Université de Lille sera accessible, mais ses bâtiments garderont leurs portes closes. Aucun cours ne sera donné et les bibliothèques universitaires seront fermées, ainsi que les sites administratifs.
Cette "journée université morte" entend montrer "ce que serait la métropole lilloise et, plus gobalement nos territoires, si les universités publiques ne pouvaient plus fonctionner normalement".
La faculté lilloise s'était engagée dans un plan d'actions pour remettre ses comptes à l'équilibre. Mais les mesures gouvernementales compliquent la tâche.
"Malgré les actions qu'elle a mises en œuvre pour améliorer sa situation financière qui commencent à porter leurs fruits, l'Université de Lille anticipe, si ces mesures étaient votées, des indicateurs pour le budget 2025 très dégradés", affirme la ville dans son communiqué. La crainte est celle alors d'assister à la mise sous tutelle de l'établissement.
En parallèle, la ville de Lille avance que les annonces gouvernementales des coupes budgétaires, réalisées sans concertation, provoquent une réduction drastique des politiques publiques dans plusieurs secteurs.
"Alors que les difficultés économiques impactent déjà fortement les Français et que les coupes budgétaires annoncées dans d’autres secteurs, comme celui de la santé, par exemple, exacerberont cette situation, c'est bien sur les habitants, les usagers des services publics, que le gouvernement choisit une fois de plus de faire peser les efforts financiers", dénonce-t-elle.