Vivendi relance en urgence la vente d’Editis

Vivendi va bien vendre 100% du capital d’Editis et le calendrier s’accélère. Selon nos informations, le groupe va demander aux candidats de déposer dans la semaine, en urgence, des offres de rachat. L’objectif est ensuite d’aller vite et de présenter à la Commission européenne un nouveau repreneur la semaine prochaine.
Les candidats sont, a priori, quatre: l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, l’éditeur italien Mondadori, Reworld et Québécor. Le trio que formait jusqu’ici Daniel Kretinsky, Stéphane Courbit et Pierre-Edouard Stérin "a vécu", assure l’entourage d’un des trois partenaires. Il n’est plus privilégié par Vivendi, selon une autre source.
Courbit et Stérin hors jeu
Car la Commission européenne a été claire: elle veut un actionnaire fort et sans lien avec le groupe de la famille Bolloré. Or, Vivendi détient 20% du capital de Banijay, le groupe de production de contenus télé de Stéphane Courbit. Bruxelles a retoqué l’ensemble du schéma de vente proposé jusqu’ici.
Depuis trois mois, Vivendi privilégiait un repreneur faible qui ne risquait pas de faire de l’ombre à Hachette, le leader de l’édition dont il va prendre le contrôle dans le cadre de son OPA sur Lagardère. Il a bien tenté de ne vendre que 30% d’Editis –le reste en Bourse- à trois actionnaires différents dont Stéphane Courbit.
La direction de la concurrence de la Commission européenne lui impose de vendre 100% d’Editis (Robert Laffont, Plon, Nathan…) pour garder Hachette (Fayard, Calmann-Lévy…). La vente de la totalité du capital d’Editis est donc désormais actée. "Vivendi veut un accord avec la commission européenne donc ils feront en sorte de l’avoir"» confirme entre les lignes un proche du groupe.
Kretinsky favori à Paris, Mondadori à Bruxelles?
Vivendi est désormais en position de faiblesse. Au point que le groupe a déprécié de 300 millions d’euros dans ses comptes la valeur d’Editis qui passe ainsi de 830 à 530 millions d’euros. Pendant trois mois, Vivendi a tenté d’imposer son premier schéma d’une vente partielle qui avait peu de chance d’aboutir. Le groupe engage désormais une course contre la montre dont il n’est plus le maître.
Depuis le début de la mise en vente d’Editis, Daniel Kretinsky fait office de favori. Mais Bruxelles souhaite privilégier un acteur de l’édition, dont le tchèque ne fait pas partie ; ce qui donnerait un avantage pour l’éditeur Mondadori. Mais difficile d’imaginer Vincent Bolloré vendre Editis à la famille Berlusconi après la guerre sans merci qu’ils se sont livrés pendant cinq ans autour de Mediaset.