Sergio Colella (SITA Europe): "Le coronavirus est l’agent de digitalisation le plus efficace qui soit"

Pour le président de SITA Europe, fournisseur de services de communications à l'industrie aéronautique, la crise actuelle représente "un catalyseur de mouvements qui existaient déjà mais qui ont été accélérés".

Le secteur aérien est particulièrement touché par la crise du coronavirus. Mais c'est aussi l'occasion d'accélérer les transitions en cours, estime Sergio Colella, président de Sita Europe et invité de Good Morning Business ce lundi.

Présent dans plus de 200 pays dans le monde, ce groupe réalise un chiffre d'affaires annuel de 1,7 milliard de dollars en fournissant des systèmes de télécommunications et d’informations pour les aéroports et les compagnies aériennes.

D'abord il a fallu s'organiser pour opérer dans un contexte où la covid est présente (...) et ensuite il a fallu s'adapter plus à long terme aux changements structurels apportés par cette crise, qui est une crise mais aussi une opportunité. Aujourd’hui, le trafic mondial est en baisse de 66% donc on a perdu deux tiers des passagers. Au niveau européen, la situation est encore plus marquée puisqu’on a perdu plus de 80% des passagers", a expliqué Sergio Colella.

Pour lui, cette crise accélère les mutations en cours dans le secteur aérien.

Le coronavirus est l’agent de digitalisation le plus efficace qui soit. Pour notre secteur, pour la technologie dans le domaine du secteur aérien, c’est un catalyseur de mouvements qui existaient déjà mais qui ont été accélérés."

La 5G dans les aéroports, quels changements?

Autre sujet fort du moment: le déploiement de la 5G. Un "grand changement" pour Sergio Colella:

C'est quoi la promesse de la 5G? C'est une capacité de téléchargement dix fois plus élevée que les réseaux préexistants, un niveau de latence donc un niveau de service beaucoup plus élevé et la capactié à avoir beaucoup plus de connexions dans un espace restreint comme un aéroport."

Parmi les applications, il évoque notamment "des véhicules autonomes sur les tarmacs", "faire communiquer dans l'internet des choses, un nombre important d'actifs, de machines et donc d'optimiser au mieux l'aéroport".

En fin de semaine dernière, la direction générale de l'aviation civile (DGAC) a toutefois "émis des réserves sur d'éventuelles interférences avec le système de radionavigation des avions".

Il faut sécuriser cet aspect évidemment car dans le secteur aérien il y a une ardente volonté de sécurité, a souligné Sergio Colella. On avait eu des questions similaires lorsque la 3G et la 4G sont arrivés. Moi je pense que les aéroports ont connu la 2G, la 3G, la 4G et demain ou après-demain en fonction de ces éléments ils connaîtront la 5G."

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto