Report des soldes: les commerçants divisés

Les soldes ont débuté en Lorraine, huit jours avant le reste de la Frande - Jean-Christophe Verhaegen-AFP
Le ministre délégué aux PME Alain Griset a annoncé vendredi que les soldes d'hiver débuteraient le 20 janvier au lieu du 6. Une décision motivée par la demande de certaines organisations représentatives de commerçants, mais pas de toutes.
Quels sont les partisans du report qui ont donc obtenu gain de cause?
La Confédération des commerçants de France (CCF) et les Commerçants artisans des métropoles de France (CAMF), représentants des petits commerces, avaient demandé mardi au gouvernement un tel report.
Ils avaient jugé "vital" pour les commerces "de pouvoir vendre au juste prix, sans réduction de prix, pendant plusieurs semaines d'hiver afin de pouvoir reconstituer de la trésorerie".
"Nous n'avons rien vendu depuis deux mois, résultat, nos commerçants souhaiteraient pouvoir écouler leur stock de printemps au juste prix, avant d'entamer des démarques", explique Francis Palombi, président de la CCF.
La Confédération des commerçants de France estime que le report des précédentes soldes d’été a été un succès pour les détaillants indépendants, qui l’ont plébiscitée à hauteur de 88%, selon un sondage.
Elle pense par ailleurs que ces soldes en fin de mois interviendraient à un moment où de nombreux Français perçoivent leurs paies et où de nombreux détaillants doivent faire face à certaines échéances, notamment bancaires.
Les oposants à un tel report sont tout aussi nombreux.
Le CNCC (le Conseil national des centres commerciaux) souhaitait "un démarrage des soldes au plus tard à la date officielle du 6 janvier, ou même plus tôt, le week-end du 2-3 janvier".
Par ailleurs, un ensemble de sept organisations "qui représentent la majorité de l'activité du commerce et de ses emplois, avaient unanimement indiqué leur volonté de maintenir les soldes à la date du 6 janvier", indiquent-t-elles dans un communiqué commun.
Elles "s'inquiètent des conséquences économiques et sociales que pourrait avoir ce report en cas de difficultés de trésorerie début janvier, après un mois de novembre sans chiffre d'affaires".
Le maintien de la date du 6 janvier était "décisif" pour permettre aux commerces d'écouler leurs stocks qui se trouvent "à un niveau exceptionnellement élevé" du fait de la fermeture des boutiques en novembre et d'un niveau d'activité "plus faible" en décembre, expliquent l'Alliance du commerce, Procos, la Fédération française de la franchise, la Fédération du commerce coopératif et associé, la Fédération du commerce et de la distribution, le Conseil national des centres commerciaux ainsi que l'Union sport et cycle.
Le maintien du lancement des soldes début janvier devait également permettre aux commerces de "reconstituer leur trésorerie" et de "préserver les autres périodes commerciales", notamment la Saint-Valentin, tout en évitant d'empiéter sur les vacances scolaires.
En conséquence du report, les sept organisations professionnelles demandent au gouvernement "d'imposer immédiatement et de manière automatique (...) l'ouverture des commerces les deux premiers dimanches des soldes", soit le 24 et le 31 janvier.