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L'UE veut élargir son Union mais est bloquée par la Hongrie: les Européens veulent changer le mode de scrutin à l'unanimité mais ont besoin pour ça... de la Hongrie

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Aujourd’hui à Copenhague, les dirigeants européens se réunissent pour un sommet informel tourné vers la sécurité, le soutien à l’Ukraine et la réforme de l’Union européenne. A l’ordre du jour: défendre l’Europe, réagir aux provocations russes et relancer l’élargissement, un dossier plus que jamais bloqué par le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

Une impasse à l'élargissement européen. Depuis l’ouverture en décembre 2023 des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie, l’élargissement de l’Union à l’est est gelé. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, proche du Kremlin, bloque les discussions. Face à ce verrou, nombre d’États membres plaident pour "contourner" Budapest pour faire avancer les réformes et maintenir l’espoir côté ukrainien.

Changer les règles du jeu ?

Le président du Conseil européen, Antonio Costa, mène la médiation dans les coulisses. Sa proposition: ouvrir certains "groupes de négociation" avec une majorité qualifiée plutôt qu’une unanimité. L’objectif: accélérer la préparation des pays candidats sans rester otage d’un seul État membre. Sauf que modifier ce mode de décision pour passer à la majorité qualifiée nécessite encore l’unanimité. Un véritable casse-tête institutionnel.

Annalisa Cappellini : Défense européenne, comment contourner Orban ? - 01/10
Annalisa Cappellini : Défense européenne, comment contourner Orban ? - 01/10
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D'autres voix évoquent malgré tout une parade technique: avancer avec les pays volontaires, sans vote formel, pour engager les réformes nécessaires en Ukraine et Moldavie. Mais sans consensus politique, le chemin vers une intégration complète reste bouché. Les Européens veulent néanmoins envoyer un signal fort à Kiev pour montrer que le processus n’est pas à l’arrêt.

Avoirs russes gelés : les blocages français

Autre enjeu clé: l’utilisation des avoirs russes gelés pour soutenir l’Ukraine. Après le feu vert de Berlin, la France, inquiète de sa propre dette, freine le projet de prêter à Kiev les 140 milliards d’euros bloqués, arguant des risques financiers à long terme. Les discussions restent intenses entre les capitales, alors que la Commission tente de débloquer ce dossier.

Annalisa Cappellini