BFM Business
JMLECO
Partenaire

Le transport routier à l’épreuve de la transition écologique

placeholder video
[CONTENU PARTENAIRE] Le secteur du transport et de la logistique est en train de modifier son modèle poussé par les exigences en matière de transition énergétique. L’année 2040 en France, (2030 dans les pays du Nord) marquera l’arrêt programmé des moteurs à énergie fossile. Afin d’atteindre l’objectif de neutralité carbone, la compétitivité des entreprises est un paramètre essentiel pour leur permettre d’investir et d’intégrer de nouvelles motorisations. Comment décarboner le transport ? Les réponses de Luc Nadal, président du directoire de GEFCO expert mondial de la supply chain et leader européen de la logistique automobile.

Comment le secteur traverse-t-il la crise actuelle ?

La crise sanitaire a bien sûr impacté négativement le secteur du transport et de la logistique. Mais ce dernier a démontré sa résilience et les capacités des entreprises qui le composent à remplir leur mission qu’il s’agisse de l’approvisionnement des points de vente, de la livraison du dernier kilomètre pour les consommateurs qui ont recours au e-commerce, ou bien encore (et cela nous concerne davantage) de l’approvisionnement des usines en situation extraordinairement perturbée. Pour ce qui nous concerne, chez GEFCO, nous avons jonglé avec les solutions pour que la logistique ne soit jamais la cause de l’interruption de la production. Et nous savons que nos confrères ont fait de même. C’est dire si la logistique joue un rôle essentiel pour faire face à la crise. Concrètement, c’est un intense « travail de l’ombre » visant à adapter la vitesse de la supply chain d’approvisionnement pour accélérer les flux urgents – à l’image de ceux dédiés aux équipements de protection – et assurer sans délai le redémarrage des activités industrielles. Nous avons par exemple affrété des avions charters pour approvisionner en masques non seulement notre propre entreprise, mais également nombre de nos clients. Nous devons remercier pour cela l’engagement de nos agents de terrain et de tous ceux qui ont continué sans relâche leur travail en présentiel.

Quelles en sont conséquences sur les investissements destinés à préparer le futur ?

La situation du Covid a naturellement freiné les investissements des entreprises, et donc ce que l’on pourrait appeler des projets d’avenir. Chez GEFCO, nous avons limité au maximum nos dépenses non-indispensables afin de préserver nos trésoreries et la pérennité de nos activités alors que nous ne connaissions encore ni la durée ni l’ampleur totale de la crise.

Vis-à-vis des grands enjeux que sont les transitions numérique et écologique, si cela a engendré un retard de quelques mois en termes d’investissement, il sera certainement très vite rattrapé car la crise a aussi accéléré le mouvement de transformation en cours :

elle nous a permis d’innover dans nos process internes, notamment via le télétravail, et d’identifier des gains de productivité puisqu’un l’un des défis était également de préserver les comptes des entreprises. Il faut donc que nous en tirions toutes les leçons.

Et en ce qui concerne plus particulièrement la transition énergétique ?

Les pouvoirs publics mettent, à juste titre, une pression significative sur les constructeurs automobiles pour rendre les véhicules plus verts. Ce sujet va également concerner le monde du transport de marchandises. Il est donc indispensable que notre secteur d’activité invente des solutions qui vont décarboner le transport routier. Sur le transport courte distance, de livraison terminale par petits et moyens porteurs, ou les services de proximité comme le ramassage des ordures ménagères, le camion électrique et/ou à hydrogène, représente la solution de choix et, en la matière, l’organisation de l’écosystème (y compris en ce qui concerne les solutions techniques comme les bornes de recharge, etc.) ne devrait pas poser de problème. En revanche, le défi est tout autre si l’on parle du transport de longue distance. Les enjeux sont de deux natures. Il s’agit d’abord de réduire les émissions de CO2 et de particules fines. Il s’agit également de répondre aux changements sociologiques qui touchent tant l’Europe de l’Ouest que de l’Est avec des pays pour qui le transport routier est extrêmement important (Pologne, Roumanie, Bulgarie), avec de moins en moins de jeunes qui embrassent la profession de conducteurs longue distance.

Comment répondre à ces deux enjeux liés aux longues distances ?

Nous sommes convaincus que le camion autonome atteindra le niveau trois (autonomie totale sur un réseau donné, comme un réseau autoroutier) dans moins de cinq ans. Notons qu’avec la 5G, il sera possible de prendre en main, à distance, un camion autonome si un événement nécessitait de le faire sortir de ce réseau de la même manière que l’on pilote un drone. La vision portée par GEFCO est donc la suivante : ce sont des camions verts et autonomes qui seront chargés des transports longue distance via l’accès aux réseaux autoroutiers européens interconnectés. Si l’on veut décarboner le transport longue distance, il faut mettre en place un maillage de terminaux. Ces derniers vont remplir différentes fonctions qui vont de la photographie des remorques qui entrent et sortent du terminal de manière à pouvoir en consigner l’état pour des raisons d’assurance, en la mise en place de capacités de chargement dans les deux sources d’énergie, hydrogène et électricité. En créant ce réseau européen, nous pourrons offrir aux transporteurs la capacité d’acheminement « CO2 free » de leurs remorques d’un terminal d’entrée à un terminal de sortie.

Concrètement à quoi cela va ressembler ?

Cela veut dire, par exemple, qu’un transporteur espagnol va collecter les marchandises chez son client, les acheminer jusqu’au terminal de Barcelone, où il va s’enregistrer sur une application et indiquer le numéro d’immatriculation de sa remorque et sa destination. Celle-ci va alors être raccrochée à un camion propre (puis autonome quand la technologie sera au point et approuvée par les autorités) qui va la conduire au terminal d’arrivée (situé par exemple en Allemagne) où la remorque sera alors prise en charge par un transporteur local pour effectuer les derniers kilomètres.

Ce contenu a été réalisé avec SCRIBEO. La rédaction de BFM BUSINESS n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

En partenariat avec SCRIBEO