Enera optimise la consommation énergétique des bâtiments

Le secteur du bâtiment a-t-il réellement entamé sa transition énergétique ?
Joséphine Ledoux : Oui, les raisons principales en sont réglementaires et financières (augmentation du prix de l’énergie). Sont concernés particulièrement les bâtiments professionnels. En ce qui concerne les logements, un bailleur ne pourra plus louer une épave énergétique. Ces derniers sont donc plutôt favorables à la rénovation énergétique. L’augmentation du prix de l’énergie et la prise de conscience générale sur la transition énergétique, favorise même dans le logement les travaux d’économie d’énergie.
Chez Enera, comment aidez-vous les acteurs du bâtiment à optimiser cette transition ?
Michaël Hanoy : Notre objectif est clair. Nous travaillons sur les bâtiments existants. Ces derniers représentent le gros du marché immobilier français, en nous concentrant sur les points pour lesquels nous avons un impact. Nous sommes adeptes d’une démarche pragmatique, et notre leitmotiv est l’efficacité. Dans cet esprit, nous avons développé une solution de GTB (Gestion Technique du Bâtiment) parce que l’efficacité impose, en première intention, de ne pas gaspiller l’énergie. Nous parvenons à faire baisser de 20 à 30 % la consommation de certains de nos clients, sans qu’ils aient à procéder à de coûteux investissements. Pour y parvenir, nous mettons en place des automates qui viennent couper les consommations quand le besoin d’énergie est inexistant (par exemple quand les bureaux sont vides) ou que les occupants vont contre la loi (par exemple en chauffant les bureaux à plus de 19 degrés en hiver).
J.L. : Nous aidons nos clients à changer leurs habitudes et à appréhender leurs bâtiments autrement, particulièrement quand leur politique énergétique n’est pas caractérisée par une certaine sobriété. Dans ce cas-là, notre accompagnement devient essentiel afin de devenir plus économe en énergie. En clair, chez Enera, nous analysons en profondeur le comportement des occupants des bâtiments afin de parvenir à modifier leurs usages, que ce soit à court-terme (avec l’emploi des automates), ou dans une stratégie de long-terme dans une optique de sobriété énergétique. Dans ce second cas, nous allons les accompagner dans le remplacement des équipements et l’isolation des bâtiments.
Entre 2021 et 2023, votre chiffre d’affaires a enregistré une progression de +600 %. Comment l’expliquez-vous ?
J.L. : Cette progression matérialise la réussite de la politique de développement que nous avons mise en place. Il est clair toutefois que c’est aussi le contexte actuel, dont les obligations réglementaires et la flambée des prix de l’énergie, qui nous a permis d’atteindre ces volumes.
M.H. : D’autre part, le rapprochement entre le fournisseur d’énergie ENI et Enera, nous a permis d’atteindre un nouveau segment de clientèle plus tertiaire, là où auparavant, notre activité était très centrée sur les copropriétés.
Aujourd’hui, ENI détient 100 % du capital d’Enera. Avec quelles implications sur le développement de la société ?
M.H. : Nous disposons d’une solidité financière qui rassure nos clients issus du secteur tertiaire pour qui il s’agit d’un enjeu majeur. Ce rapprochement nous a également apporté une force commerciale supplémentaire et la possibilité de développer de nouveaux services, comme l’accompagnement au décret Tertiaire.
J.L. : L’intégration d’Enera au sein d’un grand groupe nous a permis de nous structurer dans le but d’industrialiser la rénovation énergétique. Les enjeux sont tels qu’il n’est plus possible de faire de l’artisanat dans ce domaine.
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