Cycle Up : Et si les métiers du bâtiment faisaient leur entrée dans l’économie circulaire ?

C’est le défi que s’est lancé en France, Cycle Up, dont le directeur général Sébastien Duprat partage avec nous la vision.
Quelle est votre mission et votre ambition avec Cycle Up ?
Pour nous, l’enjeu d’un monde post-carbone passe par l’économie circulaire et dans le monde du BTP qui nous intéresse, le réemploi de matériaux et la construction dans la sobriété ont beaucoup de progrès à faire. Dans la construction le réemploi est une histoire ancienne, depuis l’antiquité jusqu’au début du 20ème siècle, les pierres, les charpentes et les matériaux des constructions étaient réutilisés pour les nouvelles constructions. Après guerre, pour reconstruire il a fallut trouver des produits plus performants et plus rapides à travailler. C’est ainsi qu’ont vu le jour des produits industriels sophistiqués et performants mais aussi beaucoup plus polluants ; au même moment apparait le gaspillage, les décharges sauvages… Alors que l’industrie a fait les efforts depuis 40 ans pour réduire son empreinte écologique, le secteur du bâtiment a peu évolué de ce point de vue. Ce système n’est pas soutenable. C’est pourquoi nous voulons vraiment accompagner, former et aider les professionnels du bâtiment à adopter une démarche plus responsable, plus circulaire.
Quelles solutions proposez-vous pour diminuer les déchets dans le BTP ?
Notre modèle général est basé sur le réemploi de matériaux de tous types, cela peut être en flux tendu de chantier à chantier, ou par l’intermédiaire d’un stock dans un espace logistique. Nous avons élaboré une chaine digitale complète, du diagnostic à la transaction en passant par le BIM et la garantie pour faciliter le réemploi des matériaux de construction.
Nous constatons que notre schéma est triplement gagnant ! Gagnant pour l’acheteur, qui paie moins cher que le neuf des matériaux bas-carbone, pour le vendeur qui valorise les matériaux, au lieu de payer pour éliminer des déchets et pour le territoire, qui voit moins de déchets à traiter, plus d’emplois et de développement économique local.
D’ordinaire les solutions environnementales font monter les coûts, chez nous c’est l’inverse. Notre solution est compétitive économiquement. On est vraiment en connexion avec l’Économie Sociale et Solidaire qui favorise les filières locales. Nous espérons aussi que cette nouvelle façon de construire va contribuer à faire baisser le prix des logements.
Quels sont les freins que vous percevez chez les professionnels ?
Le bâtiment est un secteur où la débrouillardise et l’économie informelle existent encore. Avec notre plateforme Cycle Up, nous œuvrons à massifier la visibilité des ressources et améliorer la traçabilité. Nous proposons également une assurance sur les matériaux. Ces éléments peuvent aider les entrepreneurs à mieux gérer leurs matériaux et restaurer des marges pour leur entreprise. Notre modèle économique mise sur le long terme avec une commission de seulement 5 % (assurance comprise). Nous voulons que la valeur reste chez le client, afin que le réemploi devienne pour eux source de profits. Nous collaborons aussi bien avec des grands groupes que des artisans. Notre bouquet de solutions adapté à leurs besoins est conçu pour que ce soit aussi facile d’acheter de l’occasion que des matériaux neufs !
Comment voyez-vous l’avenir dans ce secteur ?
Nous sommes une jeune pousse déjà opérationnelle et nous sommes dans une bonne dynamique sur les territoires avec nos partenaires.
Nous souhaitons professionnaliser le réemploi dans le bâtiment afin que cela soit un réflexe dans les grands projets immobiliers, privés et publics. Nous apportons aussi aux Maitres d’Ouvrages, une solution complémentaire pour la construction bas-carbone. La loi économie circulaire de 2019 a crée une bonne dynamique, et cette tendance est Européenne. Notre confrère belge Rotor, positionné sur les matériaux d’exception, est inspirant. Dans ce contexte nous pouvons être ambitieux. Amorcée en intra-prenariat, Cycle Up poursuit maintenant son développement en autonomie et s’apprête à lancer une levée de fonds pour justement accélérer son déploiement sur les territoires et en Europe.
Ce contenu a été réalisé en partenariat avec SCRIBEO. La rédaction de BFM BUSINESS n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.