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Renouvellement d'Arnaud Lagardère: pour Amber, le conseil de surveillance s'est "mis à genoux"

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Invité du Grand Journal de l'Eco sur BFM Business, Joseph Oughourlian le président d'Amber Capital appelle à la tenue d'une AG extraordinaire et annonce qu'il ira en justice en cas de refus.

Le torchon continue de brûler entre Arnaud Lagardère et son actionnaire Amber Capital. Dernier épisode en date, le renouvellement anticipé du mandat de gérant d'Arnaud Lagardère, moins d'une semaine après l'annonce d'une alliance entre Vivendi et Amber Capital pour tenter de l'affaiblir.

Invité d'Edwige Chevrillon dans le Grand Journal de l'Eco sur BFM Business, Joseph Oughourlian le président fondateur d'Amber Capital ne mâche une nouvelle fois pas ses mots.

"L'heure est grave", assène-t-il. "Dans n'importe quelle autre société cotée, après 17 ans d'un track-record catastrophique, je ne pense pas que le gérant aurait été renouvelé".

Et de dénoncer une décision prise "un 17 août" et un conseil de surveillance "qui se met à genoux devant l'associé commandité (Arnaud Lagardère, NDLR) et qui le renouvelle après un management désastreux pour la société depuis 17 ans, c'est vrai que l'urgence est grande" .

Reste que cette décision met franchement des bâtons dans les roues d'Amber et de Vincent Bolloré (Vivendi) dans leur objectif commun de faire tomber Arnaud Lagardère qui reste donc le maitre des horloges.

"S'il faut aller en justice, on ira en justice",

"Avec ce conseil de surveillance, oui", confirme Joseph Oughourlian. Mais l'investisseur entend bien inverser la vapeur en demandant la tenue d'une assemblée générale extraordinaire. "Si on arrive à changer un certain nombre de membres du conseil de surveillance en ayant notre représentation, on pense qu'on peut faire bouger quand même pas mal de choses".

Amber et Vivendi réclament le départ de trois membres du conseil de surveillance, l'ancien patron de la SNCF Guillaume Pepy, le PDG de l'éditeur de jeux vidéo Ubisoft Yves Guillemot et le président du conseil Patrick Valroff.

Encore faut-il faire valider cette demande. "A partir de 5% du capital, c'est le droit de n'importe quel actionnaire de demander une assemblée générale" mais la société peut refuser. "Maintenant, avec 43% du capital (l'addition des parts de Amber et de Bolloré, NDLR) est-ce que la société va refuser? (...) Ca me semble quand même fort de café".

"A un moment donné, la décence va faire que la société nous donnera satisfaction", reste que Joseph Oughourlian dit "s'attendre à tout avec cette société".

Conséquence, "s'il faut aller en justice, on ira en justice", confirme l'investisseur. Si c'est non, "on y va et on l'a écrit".

L'investisseur pourra néanmoins compter sur le soutien de Nicolas Sarkozy membre du conseil de surveillance du groupe Lagardère depuis février 2020. "J'ai le sentiment qu'il partage certaines de nos opinions sur le fait que des choses doivent bouger dans la société (Lagardère), que la gouvernance ne peut pas rester telle quelle, et que si cette société a un futur (...) les choses doivent changer", a-t-il indiqué.

Par Olivier Chicheportiche