Pourquoi ignore-t-on le nombre exact de grévistes malgré les taux de participation?

La participation est exprimée en pourcentage la plupart du temps - Zakaria ABDELKAFI / AFP
La réussite de la mobilisation du 5 décembre contre la réforme des retraites ne fait aucun doute. Le nombre de manifestants sortis battre le pavé partout en France suffit à témoigner de ce succès: 806.000 personnes selon le ministère de l’Intérieur. 1,5 million selon la CGT. Un niveau élevé quel que soit le chiffre retenu.
À la SNCF, le taux de grévistes s’est établi jeudi à 55,6%. Il était de 46,6% dans l’enseignement (51,1% dans le primaire et 42,3% dans le secondaire), 15,9% dans les hôpitaux, 32,5% dans la fonction publique d’État, 10% dans la fonction publique territoriale…
Malgré tout, difficile de chiffrer avec précision le nombre de salariés qui, hier, étaient effectivement en grève. Les employeurs concernés ne communiquent pas ce chiffre. Contactés, la SNCF, le ministère de l’Éducation nationale comme celui des Solidarités et de la Santé se contentent d'indiquer le taux de participation à la grève et non un nombre d’individus.
Deux méthodes de calcul
Reste à connaître le dénominateur. La plupart du temps, le taux de grévistes est exprimé par rapport au nombre d’employés censés travaillés le jour de la grève. Un chiffre là-encore non communiqué, d'où la difficulté de comptabiliser précisément les grévistes. Seules les entreprises qui calculent le taux de grévistes par rapport à leur effectif total permettent d'avoir une idée fiable du nombre de participants.
C’est par exemple le cas d’EDF SA qui faisait état d’un taux de grévistes de 41,4% de l’effectif total pour la journée du 5 décembre. Sachant que l’entreprise (hors filiales) compte 65.400 employés, on peut facilement en déduire que plus de 27.000 "électriciens" étaient en grève jeudi.
Notons par ailleurs que, s'il donne un ordre d'idée, le nombre de manifestants ne permet pas d'évaluer précisément le nombre de grévistes puisque les participants peuvent être étudiants, retraités voire non-grévistes (jour non travaillé, congés…).