Un accord "déséquilibré" mais qui apporte de la "stabilité": Benjamin Haddad très partagé sur les droits de douane

Le ministre chargé de l'Europe a réagi à l'accord sur les droits de douane conclu entre l'UE et Trump. - Bertrand GUAY / AFP
Peut mieux faire. L'accord commercial entre les États-Unis et l'UE établissant à 15% les droits de douane américains sur les produits européens apporte "une stabilité temporaire" mais reste "déséquilibré", a regretté ce lundi 28 juillet le ministre français délégué chargé de l'Europe Benjamin Haddad.
Néanmoins, "il a le mérite d’exempter de tarifs des secteurs clés pour l’économie française (aéronautique, spiritueux, médicaments). L’accord a exclu toute concession pour nos filières agricoles sensibles. Il préserve aussi notre réglementation européenne sur des sujets comme le numérique ou le sanitaire", a souligné le ministre chargé de l'Europe.
"Mépris" des règles de l'OMC
Benjamin Haddad appelle malgré tout à la lucidité, regrettant que "le libre-échange qui a fait la prospérité partagé des deux rives de l’Atlantique depuis la fin de la seconde guerre mondiale est aujourd’hui rejeté par les États-Unis qui font le choix de la coercition économique et du mépris complet des règles de l’OMC".
C’est un défi économique comme politique. Croire y répondre par des concessions ne fera qu’encourager la prédation à l’extérieur, et le rejet de l’Europe au sein de nos frontières par nos citoyens.
Benjamin Haddad invite alors à "se battre pour continuer de rechercher l'équilibre commercial avec les États-Unis". Le ministre suggère par exemple de s'attaquer "services numériques américains" importés en France et "qui persistent à bénéficier de passe droit fiscal en Europe".
"L’activation de l’instrument anti coercition européen doit y remédier pour taxer les services numériques ou les exclure de marchés publics. C’est encore plus urgent depuis les annonces d’hier".