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Plus de 1.300 vols affectés: l'incendie d'Heathrow va provoquer une "situation catastrophique" dans le transport aérien

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L'aéroport londonien fermé toute la journée enregistre normalement 1.300 décollages et atterrissages par jour. Entre vols détournés, annulés et retardés, le trafic aérien pourrait mettre des jours avant de retrouver la normale selon un expert.

Un incendie à Londres peut perturber l'Europe entière voire une partie du monde. Ce vendredi 21 mars promet d'être une journée chaotique dans les aéroports. Alors que l'aéroport londonien d'Heathrow ne devrait pas rouvrir avec vendredi soir minuit, le site de suivi des vols Flightradar24 indique qu'au moins un millier de vols seront affectés.

"La fermeture totale de Londres-Heathrow aujourd'hui affectera au moins 1.351 vols à destination/en provenance de Londres, indique le site sur son compte Bluesky. Cela n'inclut pas les vols qui pourraient être annulés ou retardés en raison d'avions hors de position."
120 vols à destinations d'Heathrow détournés selon Flightradar
120 vols à destinations d'Heathrow détournés selon Flightradar © Flightradar

D'après le site spécialisé Flightradar24, certains vols en provenance des Etats-Unis ont dû faire demi-tour en plein vol afin de retourner à leur point de départ faute de bénéficier de créneau d'atterrissage dans d'autres aéroports. Un vol de United Airlines en provenance de San Francisco a ainsi atterri à Washington alors qu'il devait se rendre dans la capitale anglaise. D'autres compagnies comme les britanniques British Airways et Virgin Atlantic ont dérouté leurs vols vers Gatwick, le deuxième aéroport londonien.

Les aéroports parisiens devraient aussi être mis à contribution. La compagnie Qantas Airways a redirigé son vol de Perth vers Paris. De même qu'un vol Etihad en provenance d'Abu Dhabi. Des dizaines de vols sont annoncés comme annulés faute de créneaux.

La problématique du ravitaillement en carburant

Heathrow est l'un des aéroports à deux pistes les plus fréquentés au monde, avec environ 1.300 décollages et atterrissages combinés par jour, soit près d'un chaque minute sur une journée de 24 heures.

"C’est catastrophique pour le trafic aérien, assure Neil Hansford, directeur du cabinet de conseil Strategic Aviation Solutions interrogé par le Guardian. Les autres aéroports londoniens ne peuvent pas accueillir un volume comparable à celui des cinq terminaux d'Heathrow, où il y a une arrivée toutes les minutes."

Surtout les avions déroutés vers les autres aéroports européens comme ceux de Paris risquent d'être cloués au sol. "Le carburant constituera un problème majeur, explique l'expert. Les compagnies aériennes prévoient de se ravitailler en carburant à Heathrow, qui dispose d'une réserve importante, mais les autres aéroports acceptant les déroutements ne pourront probablement pas ravitailler tous ces avions supplémentaires." Selon lui, si Heathrow reprenait ses opérations d'ici samedi, "les perturbations de vol en cascade se répercuteraient sur les horaires de l'aviation mondiale pendant des jours, voire plus".

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco