Plus d'un Français sur deux assure ne pas compter sur l'État pour se soigner

Quelles sont les garanties privilégiées selon les profils des assurés en 2023 ? - Getty Images
En cas de pépin de santé, sur qui comptez-vous pour vous soigner? Cette question, posée aux Français dans le cadre du Baromètre BPCE Assurances*, fait état d'une défiance de leur part vis-à-vis de l'Etat.
Questionnés en février en plein débat sur la réforme des retraites, les Français sont 53% à se déclarer inquiets pour leur pour leur santé à l’avenir et comptent avant tout sur eux-mêmes en cas de problèmes. Une proportion en hausse de 9 points sur un an. En parallèle, la confiance envers l'État pour les protéger a baissé de 8 points.
Dans le détail, lorsqu'on leur demande quels sont les acteurs les plus à même de les protéger, 63% des personnes interrogées répondent les mutuelles, devant les familles (57%) et enfin le système de santé public (54%).
"La santé, au même titre que la retraite, est une préoccupation majeure pour des Français de plus en plus inquiets quant à l’aide que l’Etat leur apportera en cas de problème, constate François Codet, le directeur général de BPCE Assurances. Cela entraine une tendance au repli sur soi particulièrement marquée chez les personnes les plus vulnérables. Une perception à deux vitesses qui ne cesse de creuser les disparités entre les Français."
71% des sans diplômés disent compter sur eux-mêmes
Ce sont en effet les personnes a priori les moins aisées qui ont le moins confiance en l'Etat pour se soigner. 61% des ouvriers et employés déclarent compter en priorité sur leur entourage pour se protéger en cas de problème de santé, soit une augmentation de 10 points en un an. A l'inverse, ce sont les cadres qui font le plus confiance à l'Etat pour être protégés avec 56% d'avis favorables contre seulement 32% pour les ouvriers.
Des disparités très fortes aussi selon le niveau de diplôme puisque 71% des sans diplômes disent compter sur eux-mêmes pour la santé alors qu'ils n'étaient que 47% à le penser un an plus tôt.
Pour rappel, selon la Drees, la prise en charge des dépenses de santé par l’Assurance maladie représentait en 2021 80% des dépenses, un taux en légère augmentation depuis la crise sanitaire. La France reste l’un des pays où le reste à charge des ménages, en santé, est le plus faible au sein de l'OCDE. Il est de 8,9% des dépenses courantes de santé au sens international (DCSi).
Parmi les pays riches de la planète, seul le Luxembourg a un reste à charge moins élevé que la France (8,8%). Autrement dit pour chaque 100 euros de dépenses de santé, les Français paient en moyenne 9 euros de leur poche contre 13 euros pour les Allemands, 14 pour les Suédois, 22 pour les Espagnols, 24 pour les Italiens ou encore 30 pour les Portugais.
