Plan de relance: l'Institut Montaigne préconise des mesures plus fortes et mieux ciblées

Un plan à 100 milliards d’euros inédit, mais insuffisant. Dans une note publiée ce vendredi, l’Institut Montaigne émet quelques réserves sur le plan France Relance façonné par le gouvernement pour permettre à l’économie tricolore de rebondir après la crise sanitaire. Le groupe de réflexion lui reproche notamment d’être "avant tout orienté vers l’évolution en profondeur de notre système productif, plus qu’au soutien de l’activité économique de court terme".
Ainsi, l’enveloppe consacrée aux mesures structurelles de moyen et long termes est deux fois plus importante (43 milliards) que celle consacrée aux mesures conjoncturelles (21,5 milliards), regrette l’Institut. "Les 35,5 milliards restants sont dédiés à des mesures présentant un caractère mixte, en ce qu’elles ont une double incidence, à la fois rapide et structurelle", ajoute-t-il. Dans le détail, 50 des 68 mesures du plan de relance visent la transformation durable de l’économie et de la société française et non la reprise de court terme.
Conseiller économique de l’Institut Montaigne, Eric Chaney estime en outre que "seulement 60% du plan de relance devraient ainsi être consommés à partir de 2022 – cela sans tenir compte des éventuels retards à prévoir dans la mise en œuvre de certaines mesures".
Mieux cibler les aides aux ménages
Pour corriger les imperfections du plan de relance, l’Institut Montaigne propose "cinq pistes d’action afin de dynamiser la relance et ainsi faire face aux conséquences économiques de la pandémie". Il conseille tout d’abord de "préparer un plan de vaccination et une campagne de communication destinée à convaincre de son importance" alors que "le scepticisme vaccinal est plus caractérisé" dans notre pays "qu’ailleurs".
Le groupe de réflexion préconise ensuite d’augmenter et de mieux cibler les aides au revenu des ménages, en particulier vers les plus modestes qui ont une faible capacité d’épargne et donc une propension à consommer élevée. De quoi obtenir un "effet rapide et puissant sur la consommation" tout en répondant à "une forte demande sociale d’équité, d’autant plus importante durant la crise".
50 à 60 milliards d'euros pour 2021
Il appelle aussi le gouvernement à "encourager l’investissement des entreprises par une subvention temporaire compensant en partie le coût de l’incertitude", ce qui correspondrait à environ 10% de toutes les dépenses d’investissement des entreprises sur le territoire national. Autre proposition: ne pas parler d’impôts supplémentaires et libéraliser temporairement la réglementation du régime de soldes pour relancer la consommation et regagner la confiance des Français.
L’Institut Montaigne estime que toutes les mesures évoquées ci-dessus "pourraient constituer un plan de relance conjoncturel efficace visant spécifiquement l’année 2021". Elles pourraient être concentrées dans un plan ciblé sur cette même année qui atteindrait un niveau de 50 à 60 milliards d’euros.