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Plan d'un milliard d'euros pour revitaliser les commerces des centres-villes

Des subventions de 20.000 euros par an pendant deux ans permettront également de créer au sein des municipalités des postes de "managers de commerce", sorte d'interface entre les mairies et les commerçants pour mettre en oeuvre des solutions de relance d'activité.

Des subventions de 20.000 euros par an pendant deux ans permettront également de créer au sein des municipalités des postes de "managers de commerce", sorte d'interface entre les mairies et les commerçants pour mettre en oeuvre des solutions de relance d'activité. - Joel Saget -AFP

Un milliard d'euros pour aider les commerces de proximité des villes moyennes et plus petites à surmonter la crise et à se réinventer: tel est l'objectif des mesures présentées par la Caisse des dépôts (CDC), via la Banque des Territoires.

Dans le cadre du plan de relance gouvernemental du commerce, la Banque des Territoires mobilise 1 milliard d’euros visant 700 territoires ayant un besoin urgent de limiter les effets de la crise sur leurs commerces de coeur de ville.

Le constat à l'origine de cette inititiative est sombre: 80.000 commerces en centre-ville des villes moyennes ont été fortement affectés par le confinement et la hausse des faillites attendues parmi ces commerces en 2020 est de 15 à 30% par rapport aux années précédentes.

La Banque des territoires déploie désormais un plan d'action articulé en deux temps: l'un consacré à la reprise, le second à la relance.

Le premier volet propose des solutions "mobilisables immédiatement" comme des diagnostics d'impact territorial pour aider les municipalités à "identifier les effets de la crise sur les commerces" et définir des "plans d'actions rapides".

Le cofinancement de postes de manager de commerce

Une enveloppe de 5 millions d’euros va cofinancer des postes de manager de commerce qui vont conseiller, guider et aider les commerçants. Cette mission durera 2 ans. Des subventions de 20.000 euros par an permettront de créer au sein des municipalités des postes de "managers de commerce", sorte d'interface entre les mairies et les commerçants pour mettre en oeuvre des solutions de relance d'activité.

Un budget de 7 millions d’euros financera le recours à des solutions numériques de commerce. Pour ce faire, les commerces de centre-ville bénéficieront d'une aide forfaitaire de 20.000 euros afin de développer des solutions numériques équivalentes à celles proposées par les grandes enseignes comme l'achat et la réservation en ligne ou le "click and collect".

Une centaine de coeurs de villes déjà intéressés

"Près d’une centaine de cœurs de villes ont déjà manifesté leur intérêt pour ces offres de court terme" explique-t-on à la Banque des Territoires. Et de premiers soutiens concrets ont déjà été engagés: une mission réalisée à Châteauroux (Indre) a identifié les fragilités commerciales et les dispositifs de soutien à envisager pour le maintien du tissu commerçant.

La Banque des Territoires a aussi cofinancé une solution numérique destinée à la ville de MontereauFault-Yonne. Baptisée «Ma Ville dans ma Poche», elle agrège toutes les informations pertinentes du territoire, localise les commerces et les bons plans proposés par les commerçants de la ville.

100 foncières à créér pour rénover 6000 commerces

À plus long terme, la "mesure phare" du volet relance de ce plan prévoit la création de "100 foncières de redynamisation pour rénover 6000 commerces de proximité" qui mobilisera 300 millions d'euros en investissement et 500 millions en prêts.

Ces sociétés privées d'intérêt général auront pour mission d'acheter des emplacements immobiliers pour les restructurer et les louer à des prix modérés à des commerçants.

Mais la difficulté sera de "trouver l'équilibre économique parce qu'on sait que ce ne sera pas facile de pratiquer à la fois un loyer bas et de faire des restructurations importantes sur le bâti", a expliqué Olivier Sichel, le patron de la Banque des Territoires, lors d'une téléconférence.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco