Les Français veulent conserver leur "épargne Covid"

D'après une enquête du Cercle de l'épargne et d'Amphitéa, 47% des Français disent vouloir conserver l’argent mis de côté depuis le début de la crise et 33% souhaitent même augmenter leur effort d’épargne.

Empêchés de consommer durant la pandémie de Covid-19, les Français ont accumulé un surcroît d’épargne de 157 milliards d’euros entre le premier trimestre 2020 et la fin juin 2021, selon les chiffres de la Banque de France.

Cette manne considérable cache néanmoins des disparités, tous les ménages n’ayant pas été en mesure de mettre de côté. Seul un quart des Français (27%) disent avoir épargné plus que d’habitude ces derniers mois quand 20% déclarent avoir moins épargné et 53% avoir épargné ni plus, ni moins, selon une enquête du Cercle de l’épargne et d’Amphitéa*. Et sans surprise, les sondés percevant plus de 4000 euros de revenus par mois ont pu davantage mettre de côté (43%) pendant la crise que ceux gagnant moins de 2000 euros (20%).

L’ampleur de la reprise économique dans les prochains dépendra en partie de l’utilisation qui est faite de cette "épargne Covid". Mais il semble pour l'heure que la prudence soit de mise. En effet, près de la moitié des personnes interrogées (47%) disent vouloir conserver l’argent mis de côté depuis le début de la crise et 33% souhaitent même augmenter leur effort d’épargne. A l’inverse, ils ne sont que 26% à se dire prêts à utiliser tout ou partie de leur cagnotte pour consommer.

Sécurité plutôt que rendement

Interrogés sur les placements qu’ils jugent les plus intéressants, 62% des Français plébiscitent l’immobilier, devant l’assurance vie (48%) et les actions (39%). Le Livret A conserve sa quatrième place (26%) après avoir gagné 11 points depuis le début de l’épidémie. Malgré un taux de rémunération particulièrement faible (0,5%), "la sécurité et la liquidité de ce dernier expliquent sans nul doute l’intérêt que lui porte une part croissante de la population. En période de crise, le Livret A occupe toujours son rôle traditionnel de valeur refuge", souligne l’enquête.

Les jeunes de moins de 25 ans sont tout particulièrement intéressés par le Livret A (43% contre 20% chez les plus de 50 ans), notamment parce qu’il reste pour nombre d’entre eux "la porte d’entrée, parfois unique, dans le monde de l’épargne". Les moins de 35 ans sont également ceux qui se disent le plus attirés par le bitcoin (20% jugent ce placement rentable). Le bitcoin est d’ailleurs le seul placement qui n’a pas perdu en rentabilité depuis le début de la crise, selon les Français.

Malgré la faiblesse des taux d’intérêt, les livrets dans leur ensemble arrivent en deuxième position des placements à privilégier pour 25% des Français, derrière l’immobilier (40%) mais devant l’assurance vie en fonds euros (21%) et les actions (19%). "A travers leurs réponses, les Français indiquent que la sécurité passe avant le rendement", expliquent les auteurs de l’enquête. Reste qu’aucun placement ne permet de se protéger de la baisse des taux pour un tiers des sondés (33%).

*Enquête réalisée sur internet les 1er et 2 septembre 2021 auprès d’un échantillon de 1019 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco