Patrick Martin (Medef): Le dossier Bridgestone "était mal emmanché dès le début"

Pour Patrick Martin, président délégué du Medef, "un retour en arrière n'est plus possible" - BFM Business
La direction de Bridgestone peut-elle revenir sur sa décision de fermer son usine de Béthune (Pas-de-Calais)? Patrick Martin, président délégué du Medef, n'y croit pas.
"Bridgestone a raidi ses positions ces dernières, mais la situation était mal emmanchée dès le début et on peut regretter que la proposition d'accord collectif n'ait pas aboutie pour des raisons que je ne connais pas", a déclaré sur BFM Business Patrick Martin. "863 suppressions de postes, c'est un drame humain" a-t-il ajouté.
Pour le gouvernement tout n'est pas encore joué.
"Le gouvernement se battra pied à pied pour sauver les emplois. Ce site c'est des compétences qui sont rares, des compétences industrielles, des emplois qualifiés (...) on ne laissera pas perdre ces compétences", a assuré à ses côtés la ministre du Travail Elisabeth Borne.
Un cabinet pour "contre-expertiser"
Le gouvernement va mandater un cabinet de conseil pour "contre-expertiser" l'ensemble des scénarios qui ont été étudiés par Bridgestone avant de prendre la décision de fermer l'usine nordiste, a annoncé lundi la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher.
Ce travail, réalisé par le cabinet Accenture, "nous permettra non seulement de regarder ces scénarios, mais également (...) de soumettre des scénarios alternatifs autour de cette technologie du pneu", à déclaré Agnès Pannier-Runacher à la sortie d'une réunion de crise avec la direction du groupe, des élus locaux et des représentants des salariés, refusant de "tomber dans la fatalité" et de "se soumettre à cette décision".
Elle a notamment évoqué "la question du recyclage du pneu, comme étant un élément pouvant mettre de la charge dans l'usine".
Premier employeur de cette ville de 25.000 habitants, la multinationale avait brutalement annoncé mercredi la "cessation définitive" à l'horizon 2021 de l'activité de ce site du géant japonais du pneumatiques, qui emploie 863 personnes, invoquant une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coût.
Direction et syndicats avaient signé vendredi "un accord de méthode" donnant cinq mois à la discussion et rouvrant des scénarios alternatifs à la fermeture de ce site.
