Même les petites entreprises ne veulent pas de la "taxe Zucman": pour Michel Picon de l'U2P, "taxer l'outil de travail, c'est une folie"

A sa sortie de Matignon, le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P) a estimé que le Premier ministre partageait sa vision concernant la taxe sur les très hauts patrimoines.

Qualifiée ce lundi par Michel-Edouard Leclerc de "drapeau de la révolte qui n'apporte pas de solution pour la croissance" la taxe imaginée par l'économiste Gabriel Zucman sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros n'en finit pas de faire réagir.

Le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), Michel Picon, a exprimé à son tour mardi son scepticisme sur la taxe Zucman, et estimé que le Premier ministre Sébastien Lecornu, qu'il venait de rencontrer, partageait son analyse.

"Je pense que nous partageons le même point de vue là-dessus: taxer l'outil de travail, c'est une folie", a déclaré Michel Picon à la presse à l'issue d'un entretien à Matignon.

"Quand vous avez tué l'entreprise parce que vous l'avez trop taxée, elle ne produit plus, et ce sont toujours les mêmes qui trinquent, ceux qui perdraient leur emploi", a-t-il ajouté.

Michel Picon a toutefois souligné que le Premier ministre "ne lui avait pas fait de confidence en disant 'je ne mettrai pas en place une taxe de ce type-là'".

Le chef du gouvernement reçoit depuis la fin de la semaine dernière l'ensemble des partenaires sociaux dans le cadre de consultations, parallèlement à des échanges avec les forces politiques.

"Très pragmatique et à l'écoute"

L'U2P était la dernière organisation patronale à être reçue après le Medef et la CPME, et le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Frédéric Souillot, fermera la marche pour les syndicats lundi prochain.

Michel Picon a salué l'approche du nouveau Premier ministre: "Il ne se livre évidemment pas beaucoup sur les décisions qu'il va prendre, qu'il s'agisse de la retraite ou de l'assurance chômage, mais il y a une volonté de mettre les partenaires sociaux au coeur du jeu économique et social".

Sébastien Lecornu lui a donné l'impression d'un dirigeant "très pragmatique, très à l'écoute, qui ne cherchera pas, me semble-t-il, à passer en force".

La taxe Zucman, du nom de l'économiste Gabriel Zucman, vise à instaurer une taxe de 2% sur le patrimoine des 1.500 contribuables possédant plus de 100 millions d'euros. Elle suscite de vives réactions dans le monde patronal, qui redoute qu'elle ne touche à l'outil professionnel.

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi avec AFP Journaliste BFM Éco