Marseille, Paris, Lille, Lyon... Dans quels quartiers trouve-t-on le plus de riches en France?

Croix dans le Nord, mais aussi de nombreux quartiers marseillais font partie des plus prisés par les ménages les plus aisés de province.

Où vivent les riches en province? Si Paris et les Hauts-de-Seine concentrent à eux deux 16% des ménages riches de France (ceux situés entre les 10% et le 1% des ménages les plus aisés) et même 30% des plus riches (le 1%), certaines villes se distinguent des autres selon le rapport 2022 de L'Observatoire des Inégalités.

Si dans le top 20 français des grandes villes et arrondissements qui concentrent le plus de riches, on en recense qu'une seule située en province (il s'agit du 6ème arrondissement de Lyon), lorsqu'on zoome sur des villes plus petites (moins de 20.000 villes habitants) apparait alors la carte de France de ce qu'on pourrait appeler des "ghettos" de riches.

Ainsi c'est la Haute-Savoie qui tient une place prédominante dans le classement des 20 petites villes où les riches sont les plus riches. Huit de ses communes y figurent. C'est la commune de Veyrier-du-Lac (banlieue d’Annecy) qui se classe en première position. Dans ce village de moins de 2300 habitants à la vue imprenable sur le lac d'Annecy, il faut gagner 107.330 euros par an (près de 9000 par mois) pour faire partie des 10% de ménages les plus riches.

Suivent Divonne-les-Bains dans l'Ain (104.130 euros), Collonges-sous-Salève en Haute-Savoie (99.020 euros), Saint-Cyr-au-Mont-d'Or dans le Rhône (97.840 euros) et Archamps en Haute-Savoie (94.660). La seule "petite ville" du top 20 qui ne situe ni en Ile-de-France, ni en Auvergne-Rhône-Alpes est Hégenheim dans le Haut-Rhin classée 17ème avec un revenu de 84.860 pour faire partie des 10% les plus riches.

En zoomant encore davantage, on peut aller chercher dans toute la France les quartiers les plus prisés par les hauts revenus français. Une granularité très fine de la richesse qui favorise logiquement Paris et l'Ile-de-France. C'est le quartier de Gros Caillou dans le 7ème arrondissement parisien qui met la barre le plus haut avec un revenu de 264.490 euros par an pour faire partie des 10% des plus aisés.

En province les résultats sont plus diversifiés et parfois étonnants. C'est le quartier de Beaumont dans la petite ville nordiste de Croix qui arrive en tête de ce classement établi par L'Observatoire des inégalités. Dans ce quartier chic très prisé par les membres de la famille Mulliez (Auchan, Decathlon, Leroy-Merlin...) il faut gagner au minimum 108.250 euros pour faire partie des 10% les plus aisés.

Derrière ce quartier nordiste, on en trouve trois qui sont situés à Marseille. Plutôt pauvre en moyenne, la deuxième ville de France concentre en revanche des personnes à hauts revenus dans quelques pâtés de maisons. Des quartiers qui jouxtent parfois des lieux très paupérisés. C'est le cas du quartier d'Estrangin (7ème arrondissement) au bas de la rue Paradis qui se situe à moins de 500 mètres de la rue d'Aubagne dans laquelle s'était effondré un immeuble vétuste en 2018.

A Estrangin, il faut ainsi gagner 106.900 euros par an (8900 par mois) pour faire partie des 10% les plus aisés. Suivent Cadenelle (Marseille 8) et les Roches-Prophète (Marseille 7) dans ce tiercé marseillais. Plus bas mais toujours dans la même ville, le quartier Les Boucles Périer ferme la marche, avec au moins 7 000 euros par mois pour les 10 % les plus riches de ses habitants.

Trois quartiers de Lyon (situés dans les 2e et 6e arrondissements), d’autres situés à Strasbourg, ou encore à Toulouse par exemple, figurent aussi dans ce top 20. Les 10 % les plus aisés y touchent au minimum entre 84.000 et 97.000 euros par an.

"La bourgeoisie économique de province est globalement moins riche que celle de Paris et de sa proche région, mais elle sait aussi se mettre à l’abri dans ses espaces réservés", conclut le rapport de L'Observatoire.

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco