Les grandes entreprises américaines ont prospéré pendant la pandémie, mais ont supprimé des milliers d'emplois

Selon le Washington Post, 21 grandes entreprises américaines qui ont enregistré des bénéfices pendant la crise sanitaire ont tout de même supprimé des emplois.

Des entreprises prospères dans une période chahutée. Malgré la crise sanitaire, 45 des 50 plus importantes sociétés américaines cotées en Bourse ont réalisé des bénéfices entre les mois d'avril et de septembre, et 21 d'entre elles ont tout de même licencié des salariés, rapporte le Washington Post.

En tête du classement, Berkshire Hathaway: la très vaste holding dirigée par Warren Buffet a engrangé plus de 56 milliards de dollars de bénéfices entre le début du printemps et la fin de l'été, au moment où l'une de ses filiales annonçait la suppression de plus de 13.000 postes.

Cisco (3.500 emplois supprimés), Comcast (3.500), AT&T (3.400), Citigroup (2.000), Oracle (1.300), Walmart (1.240), Salesforce (1.000) ou Microsoft (960) ont aussi réduit leurs effectifs, alors même que certains de leurs dirigeants s'étaient engagés à ne pas le faire. Par ailleurs, ces grandes compagnies ont licencié une plus grande partie de leur main d'œuvre (9%) que les plus petites entreprises (7%). Contactées par le quotidien américain, certaines de ces entreprises ont assuré que ces coupes dans les effectifs relevaient de plans de restructuration plus larges et décidés avant la crise sanitaire.

240 milliards de dollars

Au même moment, plus de 240 milliards de dollars ont été distribués aux actionnaires de ces 50 plus grosses entreprises américaines, via des rachats d'action et des dividendes. Soit environ 79% des bénéfices générés entre avril et septembre, estime le Washington Post. Ces grandes entreprises, disposant de plus de ressources, ont mieux géré l'instabilité sanitaire: alors que les revenus des petites entreprises ont chuté de 12% au cours des neuf premiers mois de l'année, ceux des grandes entreprises ont grimpé de 2% sur la période.

J. Br.