BFM Business
Economie

Le site bayrou2027.fr est toujours à vendre

placeholder video
LES OFF DE LEGENDRE. À peine installé à Matignon, le microcosme parisien glose déjà sur une candidature de François Bayrou en 2027. Encore faut-il que le nouveau Premier ministre passe l'épreuve du budget.

C’est LA question qui agite le microcosme politique: combien de temps avant que François Bayrou ne se déclare à la présidentielle de 2027? Les pronostics sont lancés. "Entre février et juin", glisse l'un des gros profils qui pourrait entrer au gouvernement.

Évidemment, le Premier ministre ne pourra se présenter qu’à une condition: faire passer le budget, ce qui, au vu de l’environnement politique, s’annonce tout de même comme un véritable tour de force.

Mais comme l’indique l'un des interlocuteurs reçus le week-end dernier par François Bayrou: "il est habile".

Les off de Legendre : Budget, la circulaire Barnier jugée trop raide - 17/12
Les off de Legendre : Budget, la circulaire Barnier jugée trop raide - 17/12
2:37

Le nouveau Premier ministre dispose d'un atout: une seconde censure sera plus compliquée à faire passer dans l’opinion publique que la première. A contrario, tout l’environnement politique joue contre lui, notamment une Assemblée ingérable, toujours fracturée en trois blocs équivalents.

Mais s’il arrive à manœuvrer, on pourrait alors se retrouver en 2027 avec un trio de personnalités politiques qui se présenteraient tous pour la quatrième fois: Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou et Marine Le Pen... Quatre, c’est le nombre de tentatives qu’il a fallu à un autre François, Mitterrand, pour accéder à l’Élysée.

Mais pour l’instant, cela reste de la politique fiction : le site Bayrou2027.fr est toujours à vendre.

Budget : la circulaire Barnier jugée trop raide

La loi spéciale qui va permettre de faire le pont budgétaire jusqu’en 2025 a été adoptée lundi soir à l'Assemblée nationale. Mais son périmètre est strictement circonscrit par une circulaire signée par Michel Barnier, qui selon plusieurs experts est extrêmement raide.

"Elle est hyper restrictive, c’est de la pure orthodoxie venue tout droit de la direction du budget", glisse un ancien ministre.

Une fois la loi promulguée, le gouvernement prendra un décret ouvrant les crédits nécessaires pour "les services votés". Un strict minimum qui ne permettra aucune augmentation des dépenses (armées, augmentation naturelle de la masse salariale de la fonction publique…), ni dépenses nouvelles (investissements…).

"A minima, il faudra modifier la circulaire", affirme l'ancien ministre cité plus haut.
La situation budgétaire reste donc extrêmement précaire. Tout cela risque de coincer assez rapidement.

Raphaël Legendre