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Le patron et fondateur de Nikola démissionne sous le coup d'accusations de fraude

Trevos Milton a démissionné ce lundi de son poste de PDG de Nikola.

Trevos Milton a démissionné ce lundi de son poste de PDG de Nikola. - Nikola

Trevor Milton, fondateur en 2015 de Nikola, qui développe pick-up et poids-lourds électriques, a fini par démissionner ce lundi. Des soupçons grandissants accusent la start-up, cotée en Bourse, d'avoir trompé les investisseurs à partir d'une "fraude complexe".

Les soupçons de fraude concernant Nikola, jeune entreprise américaine cotée en Bourse, ont contraint son fondateur Trevor Milton à démissionner avec effet immédiat de son poste de président exécutif (PDG). Ces accusations de fraude avaient fait chuter le cours de son action et déclenché une enquête réglementaire.

Le patron démissionnaire a commenté sur son compte Twitter (cf illustration ci-dessous) sa décision: "la compagnie est entre des mains fantastiques. L'équipe de direction est bien armée pour la conduire à l'avenir"

Stephen Girsky, ancien vice-président de General Motors (qui a pris 11% du capital) et membre du conseil d'administration de Nikola, prendra la relève en tant que président.

Fondée en 2015, Nikola développe des camions et des pick-up alimentés par des batteries électriques ou des piles à hydrogène. Même si elle n'a encore rien fabriqué, la start-up a signé des partenariats stratégiques avec des industriels renommés tels que GM et le géant allemand Bosch.

Des accusations de "fraude complexe"

Plus tôt ce mois-ci, un rapport de la société d'investissement Hindenburg Research accusait la start-up d'être une "fraude complexe" reposant sur les multiples mensonges de son fondateur et d'avoir "induit ses partenaires en erreur (...) en prétendant faussement disposer d'importantes technologies".

Nikola n'avait pas réfuté complètement une des critiques les plus acérées de la société d'investissement, à savoir la mise en scène d'une vidéo montrant en 2017 un de ses prototypes en action. Selon Hinderburg, le camion avait "été tracté au sommet d'une colline sur une route isolée et simplement filmé en train de descendre la pente".

Nikola avait rétorqué "n'avoir jamais dit que le camion fonctionnait avec son propre système de propulsion dans la vidéo" mais avoir simplement indiqué que le véhicule était "en mouvement". Pour Hindenburg, le démenti de Nikola sur ce point, comme sur d'autres, est "complètement inadéquat".

Une enquête du gendarme américain de la Bourse

Le directeur financier de la start-up, Kim Brady, avait de son côté estimé que ce rapport était "offensant" pour leurs partenaires.

Avant de s'engager avec Nikola, "Bosch a détaché un certain nombre d'ingénieurs pour étudier le dossier pendant plusieurs mois", a-t-il par exemple souligné lors d'une conférence organisée par la banque RBC.

La start-up avait saisi l'autorité américaine des marchés financiers (SEC) pour discuter de ce rapport destiné, selon elle, à manipuler le prix de son action. Mais cette dernière a rechuté de 8% mardi alors que, selon le Wall Street Journal, la SEC et le ministère de la Justice ont bien ouvert des enquêtes, mais sur Nikola.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco