Le couvre-feu va-t-il tuer les soldes?
Les Français vont-ils se déplacer en magasin pour profiter des soldes? Les commerçants sont inquiets. Alors que débutent ce mercredi 20 janvier les soldes d'hiver repoussées de deux semaines, le secteur craint que le couvre-feu ne vienne anesthésier l'ardeur de Français déjà peu enclins à consommer.
"C'est vrai que le couvre-feu limite fortement la possibilité d'achat pour les clients, estime Gontran Thüring, le délégué général du Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC). Les centres commerciaux réalisent 20% de leur chiffre d'affaires après 18 heures. Et avec le couvre-feu, les clients partent plus tôt que 18 heures en plus."
Dans les régions comme Grand Est déjà concerné par le couvre-feu depuis quelques semaines, la fréquentation a ainsi baissé de 6 à 7%. Mais dans les régions plus urbanisées comme l'Ile-de-France, le secteur craint une baisse de fréquentation encore plus forte.
"Le plus tôt aurait été le mieux pour les soldes, nous nous attendions à des restrictions sanitaires, assure Gontran Thüring. Mais le gouvernement ne nous a pas écouté. Maintenant on plaide pour une ouverture généralisée le dimanche, mais on pense que ça ne se fera pas."
Si le gouvernement a promis des assouplissements pour les ouvertures le dimanche durant le couvre-feu, c'est chaque département qui doit en décider. Le but est de permettre aux clients d'avoir un jour d'achat de plus et de lisser la fréquentation des magasins sur sept jours au lieu de six.
Déjà du -40 et -50%
Aujourd'hui une soixantaine de départements ont donné des autorisations d'ouvertures plus ou moins partielles aux commerçants. Mais certaines décisions ont été attaquées, notamment par les syndicats. Ainsi dans le Puy-de-Dôme, le Tribunal administratif a annulé la décision du préfet départemental d'autoriser les commerçants d'ouvrir les dimanches des soldes.
Et pourtant les commerçants auront besoin de vendre. Si certains ont pu un peu se refaire en décembre, l'année a été difficile et les stocks restent très élevés.
"Les commerces non-essentiels ont vécu trois mois de fermeture en 2020 et novembre a été particulièrement dur, reconnaît le délégué général du CNCC. Les réductions seront très élevées avec le niveau des stocks actuel. On l'a vu avec les pré-soldes où on a déjà des rabais de -40 et -50%."
"On va avoir des images de recrudescence d’activité parce que les soldes restent une opération commerciale mythique", expliquait lui Francis Palombi le président de la Confédération des commerçants sur BFM Business le 18 janvier.
"C’est une opération forte, je pense qu’il n’y aura pas autant de monde que dans le passé mais je pense que les soldes seront très correctes et que ça sera une bonne opération de relance pour la consommation au mois de janvier".
