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La majorité ferme la porte à une taxe sur les super-profits

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Sur France Inter, la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblé Nationale estime qu'il vaut mieux que les entreprises redistribuent leurs bénéfices en hausses de salaires et baisses de prix plutôt que de les taxer.

Royaume-Uni, Italie, Espagne... Certains de nos voisins ont voté la création d'une taxe exceptionnelle sur les profits réalisés par les géants du secteur énergétique en cette période d'inflation.

Pour l'heure, les deux plus grandes économies de la zone euro que sont l'Allemagne et la France s'y refusent. Si TotalEnergies ou le transporteur CMA CGM engrangent de copieux profits depuis quelques mois, le gouvernement ainsi que le groupe Renaissance à l'Assemblée préfèrent temporiser.

"La question est: qu'est-ce qu'ils font de ces profits supplémantaires?"

C'est ce qu'a rappelé ce matin Aurore Bergé au micro de France Inter.

"On a des entreprises qui réalisent des profits supplémentaires liés aux effets de la crise, c'est inacceptable pour les Français, reconnaît la présidente du groupe parlementaire. La question c'est "qu'est-ce qu'ils font de ces profits supplémantaires"; ce qu'on veut c'est que les salaires augmentent dans ces entreprises et que les prix baissent", explique la députée des Yvelines.

Plutôt que de davantage taxer les bénéfices, la majorité présidentielle qui s'est engagée à n'augmenter aucun impôt préfère pour le moment faire confiance aux entreprises pour gérer cette manne.

"Une taxe si c'est une menace c'est de dire à ces entreprises "si vous n'êtes pas en capacité de redistribuer la valeur supplémentaire que vous avez réussi à engranger du fait d'une stuation exceptionnelle", alors pourquoi pas, estime Aurore Bergé. [...] Il vaut mieux tout de suite payer son essence moins cher, il vaut mieux tout de suite payer moins cher lorsqu'on va au supermarché que d'espérer le produit d'une taxe dans un an ou dans deux ans."

Des gestes à la demande du gouvernement

Les entreprises visées ont pour l'heure fait des gestes: 12 centimes de remise sur le litre de carburant sur les stations d’autoroute tout l'été (après une ristourne de 10 centimes en avril-mai) pour TotalEnergies. Des remises de 10 à 20% sur la location de conteneurs, soit environ 500 euros, pour CMA CGM.

"Nous ferons les comptes à la fin de l'année et nous verrons ce que les grandes entreprises ont mis sur la table pour protéger nos compatriotes contre l'inflation", avait annoncé en juin le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Ces gestes seront-ils suffisant pour éviter la taxe?

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco