La crise sanitaire aurait coûté 2 milliards d'euros aux grandes villes et métropoles françaises

Crise sanitaire: les collectivités et les villes payent également un lourd tribut - -
Si les commerces fermés sont évidemment les premières victimes économiques des deux confinements en France, les villes et les agglomérations payent également un lourd tribut à cause de la crise sanitaire.
Selon une estimation de l'association France Urbaine qui représente 104 collectivités, cette crise aurait déjà coûté aux grandes villes, agglomérations et métropoles la bagatelle de 2 milliards d'euros.
Cela représente un quart de l’épargne brute et 5% des recettes réelles de fonctionnement des membres de l'association.
Ce chiffrage a été déterminée à partir des chiffres communiqués par plus de 60 collectivités adhérentes auprès de la commission Finances co-présidée par François Rebsamen, Maire de Dijon, président de Dijon Métropole et Arnaud Robinet, Maire de Reims.
Un impact supérieur à 7 milliards d'euros pour toutes les collectivités
Selon les estimations officielles, l’impact total net pour toutes les collectivités territoriales en 2020 serait même de 7,3 milliards d'euros par rapport à 2019 dont 5,2 milliards de recettes fiscales en moins.
Les villes font en effet face à l'assèchement de nombreuses rentrées financières (liées notamment aux transports publics) et fiscales à cause des deux confinements. Tout en devant faire face à de nombreuses charges imprévues "pour protéger les Français, appliquer les mesures d’urgence, endiguer l’épidémie, communiquer sur la situation et assurer la continuité des services publics de proximité, essentiels pour les Français", peut-on lire dans un communiqué.
Les élus "continuent de soutenir le système alimentaire sur les territoires, mettent en place de nombreuses aides financières et solidaires, pour venir en aide aux personnes les plus fragiles, âgées et isolées, mais aussi pour soutenir des acteurs et secteurs en grande difficulté, tels que les TPME, artisans, commerçants, clubs et associations sportives et culturelles", ajoute l'association.
L'Etat est conscient de cette charge pour les collectivités. "La crise a produit un choc violent sur les finances des collectivités locales. Celui-ci va s’étaler dans le temps, dépendre du type de la collectivité, être nuancé en fonction des choix d’intervention des élus ou encore varier d’un territoire à l’autre", peut-on lire en introduction d'un rapport officiel sur la question.
Dans ce rapport remis au Premier ministre par le député du Gers Jean René Cazeneuve, 32 recommandations sont émises comme la création d'un observatoire, le versement d'avances remboursables sur 3 ans, l'octroi de garanties, la mise en place de plans de relance...
"Une absence de soutien de l’Etat aurait des conséquences néfastes sur la situation financière de certaines collectivités. Elle conduirait à une diminution importante de leur capacité d’autofinancement et à une impossibilité pour certaines collectivités de voter un compte administratif équilibré en 2020", écrit le député.