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La Chine se dote de son deuxième porte-avions, le premier 100% chinois

Le porte-avions chinois baptisé  "Shandong", alors nommé « Type-001A », a été mis à l’eau à Dalian (nord de la Chine), en avril 2017.

Le porte-avions chinois baptisé "Shandong", alors nommé « Type-001A », a été mis à l’eau à Dalian (nord de la Chine), en avril 2017. - STR-AFP

La Chine a intégré en service actif, dans sa flotte militaire, son deuxième porte-avions, le premier de conception entièrement chinoise. Il s'ajoute au bâtiment Liaoning, construit par l'ex-URSS, racheté à l'Ukraine puis renové. À propulsion classique, il reste, technologiquement parlant, en retrait par rapport aux porte-avions américains.

L'intégration officielle aux forces chinoises du porte-avions "Shandong", a été actée cette semaine dans une base navale de l'île de Hainan à l'extrême sud de la Chine, en présence du président chinois Xi Jinping, qui a parcouru le pont du navire. La cérémonie s'est déroulée en présence d'environ 5000 membres de la marine et d'ouvriers, qui ont chanté l'hymne national en assistant à la levée du drapeau chinois (cf compte Twitter du Quotidien du Peuple, ci-dessous).

La Chine disposait jusqu'à présent d'un seul porte-avions opérationnel: le Liaoning. Construit par l'ex-URSS mais inachevé et racheté à l'Ukraine, il avait été admis au service actif en 2012 dans la marine chinoise, après avoir été remis en état, rénové et armé.

Une mise à flot survenue en avril 2017

Son second porte-avions, le premier entièrement de conception chinoise et connu jusqu'à présent sous le nom "Type-001A", avait été mis en chantier en 2013 aux chantiers navals de Dalian, dans la province du Liaoning, en bordure de la mer Jaune, au nord de la Chine. Puis il été mis à flot en avril 2017.

Son avancée technologique reste relative par rapport aux géants des mers de l'US NAvy américaine. Le "Shandong" est à propulsion classique à vapeur (et non nucléaire) et peut embarquer environ une quarantaine d'avions et hélicoptères, selon des experts. Sa longueur atteint 315 mètres et le bâtiment déplace 70.000 tonnes à pleine charge. Et sa piste d'atterrissage reste dépourvue de système de catapultage pour les avions.

Le troisième bâtiment de ce type, en préparation, sera, lui, un porte-avion à propulsion nucléaire capable d'effectuer des missions plus longues. Il sera également doté d'un système de catapultage des avions qu'il convoie. A ce jour, seuls les États-Unis et la France disposent de tels navires. La Chine compte avoir le sien en 2025.

L'armée chinoise poursuit ainsi sa progressive montée en puissance : elle est considérée comme la deuxième force militaire mondiale derrière les États-Unis. Ces derniers disposent toutefois d'un budget de la Défense environ trois fois supérieur.

La mise en service du deuxième porte-avions intervient à l'heure où la Pékin affirme avec davantage de fermeté depuis ces dernières années ses prétentions territoriales en mer de Chine méridionale. La Chine, arguant d'une présence plus ancienne dans la zone, dispute à d'autres pays (Vietnam, Philippines, Malaisie, Bruneï) des îles et d'îlots, chaque nation en contrôlant plusieurs.

Avec deux porte-avions désormais en service, la Chine reste encore très loin derrière les Etats-Unis (11), mais dépasse, avec ses deux bâtiments en service actif, désormais la Russie (1), la France (1), l'Inde (1) et le Royaume-Uni (1), selon un décompte communiqué par Nick Childs, spécialiste des forces navales au centre de réflexion britannique International Institute for Strategic Studies (IISS).

Frédéric Bergé avec AFP