La baisse du nombre d'offres d'emplois en Europe bien moins forte que pendant la première vague

35% des cadres sondés souhaiteraient changer d'emploi dans un délai de moins d'un an; c'est deux points de plus en un an. - Miguel Medina - AFP
La deuxième vague de covid en Europe a des conséquences bien différentes sur le marché européen des offres d'emploi par rapport à la première. C'est une des conclusions d'une étude* du spécialiste du recrutement en ligne Indeed.
"Contrairement à la chute vertigineuse qui a caractérisé le marché dans tous les pays en mars-avril, les courbes du volume d’offres dans chaque pays ne montrent aucun fléchissement notoire en automne 2020. Dans tous les cas, les baisses enregistrées sont sans commune mesure avec le gel des recrutements observé à l’entrée du printemps", peut-on lire.

Evidemment, le moteur de recherche met en avant des disparités avec des offres en repli sensible en Espagne entre septembre et octobre. L’Allemagne tire pour le moment son épingle du jeu avec une baisse plus maîtrisée de l’offre sur son marché.
Un volume d'offres en baisse de 27%sur un an en France
Le Royaume-Uni a subi la plus forte chute mais semble également remonter la pente plus dynamiquement que l’Espagne, la France et l’Italie. Les Pays-Bas ont également une courbe ascendante plus inclinée que les trois pays latins observés.
Concernant la France, Indeed observe au 30 octobre un volume d'annonces 27% plus bas que celui de 2019 à la même époque. En revanche, l’étude du nombre de nouvelles offres (sur une moyenne mobile de 7 jours) montre une courbe 2020 assez similaire à celle de 2019 depuis septembre "soit un signal plutôt positif de dynamisme d’emploi cet automne".

"La France accusant généralement un décalage plus prononcé que d’autres pays (comme le Royaume-Uni, par exemple) entre le déclencheur d’une crise et ses effets observables, les prochains mois permettront de connaître plus précisément l’impact du deuxième confinement sur le marché de l’emploi dans le pays", nuance néanmoins le spécialiste.
Paris plus impacté que les régions
On observe également une rupture forte entre le dynamisme des offres d'emplois en régions par rapport à la capitale. "Le volume des offres sur Paris est en recul d’environ 40% début novembre par rapport à sa tendance de 2019, alors qu’il est 25% plus bas sur le reste du territoire français. Cette reprise plus lente des recrutements dans les capitales est constatée dans les 5 pays étudiés, et ce fossé est encore plus grand dans le secteur des services comme la restauration, l’esthétique & bien-être, et l’hôtellerie-restauration", souligne la plate-forme.
Et d'expliquer: "Ces types de postes impliquent souvent un contact prononcé avec les clients et sont particulièrement impactés par les restrictions en période de pandémie. De plus, les capitales sont aussi les zones où le télétravail est le plus proposé aux collaborateurs, et leur absence dans les quartiers de bureaux met particulièrement à la peine les métiers de services qui se concentraient autour de ce profil de clients".
L'étude se penche également sur le télétravail pendant cette deuxième vague en tant que critère de recrutement dans les annonces. "A part aux Etats-Unis, qui avaient déjà intégré davantage le télétravail dans leur culture du travail, le mois d’avril a marqué un tournant en propulsant ce mode de travail flexible. Cela s’est également observé dans les offres françaises, avec une accélération moindre qu’au Royaume-Uni, en Australie et au Canada cependant", peut-on lire.
Du côté des chercheurs d’emploi, le mot "télétravail" a globalement bondi dans les intitulés de recherche sur Indeed dès la fin mars (notamment en Allemagne), mais relativement peu en France, où la courbe d’occurrence de ce terme reste très plate sur 2020.
"Avec seulement 0,2% des recherches françaises totales contenant ce mot-clé, il semble que les candidats français ne s’attendent pas à trouver de poste en télétravail dans la plupart des secteurs et utilisent donc moins cette stratégie de recherche que dans les autres pays", explique Indeed.