Pour financer son mur, Trump pourrait taxer les produits mexicains

Donald Trump veut construire un mur entre les États-Unis et le Mexique. - Spencer Platt - AFP
Donald Trump envisage, entre autres possibilités, la mise en place d'une taxe sur les produits mexicains pour financer la construction d'un mur à la frontière qui a provoqué jeudi un pic de fièvre entre les deux voisins. Le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a évoqué jeudi après-midi à bord de l'avion présidentiel Air Force One, la mise en place d'une taxe de 20%. "En faisant cela, nous pouvons récolter 10 milliards de dollars par an et facilement payer pour le mur grâce à ce seul mécanisme", a-t-il déclaré.
Quelques heures plus tard, il a partiellement fait machine arrière sur ses propos, affirmant qu'il s'agissait seulement d'une proposition parmi d'autres, destinée à illustrer les multiples modes possibles de financement, alors que le président des États-Unis a promis que Mexico finirait par payer pour le mur, d'une manière ou d'une autre.
Payer pour le mur "n'est pas négociable", a répliqué jeudi le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Videgaray, lors d'une conférence de presse à Washington.
Consternation des élus attachés au libre-échange
Donald Trump a signé mercredi un décret donnant le coup d'envoi, largement symbolique à ce stade, au projet de construction d'un mur renforcé le long de l'immense frontière avec le Mexique. Commentant l'annulation de la rencontre avec son homologue mexicain, il a estimé qu'elle aurait été "stérile". La veille, Enrique Peña Nieto avait condamné l'initiative américaine qui, "au lieu de nous unir, nous divise". "Nous allons maintenir les lignes de communication ouvertes", a tempéré le porte-parole de la Maison Blanche.
L'idée d'une taxe sur les importations a provoqué la consternation des élus attachés au libre-échange, une sensibilité très représentée chez les républicains. "Les tarifs (douaniers) sont une taxe sur les familles américaines", a estimé le sénateur républicain Ben Sasse.
Mais dans les couloirs du séminaire annuel des républicains du Congrès, à Philadelphie, on expliquait que l'annonce fracassante correspondait en réalité au grand projet de réforme fiscale qui doit voir le jour en 2017, censé remettre à plat la façon dont les entreprises sont taxées selon qu'elles produisent aux États-Unis ou ailleurs.