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"Inacceptable": l'Elysée réaffirme ne pas vouloir de l'accord UE-Mercosur "en l'état"

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Le pouvoir français répond à Ursula Von der Leyen: la présidente de la Commission Européenne est actuellement en Uruguay, à un sommet des pays du Mercosur.

Paris continue à dire "non". L'Élysée a rappelé cet après-midi sur X (ex-Twitter) son refus de signer un accord de libre-échange avec le Mercosur.

"Le projet d’accord entre l’UE et le Mercosur est inacceptable en l’état. Le Président Emmanuel Macron l’a redit aujourd’hui à la présidente de la Commission européenne. Nous continuerons de défendre sans relâche notre souveraineté agricole."

La présidente de la Commission vient d'arriver en Amérique Latine jeudi, pour prendre part à un sommet clé en Uruguay, à Montevideo, où elle pourrait finaliser cet accord malgré la vive opposition de la France.

L'accord permettrait à l'UE, déjà premier partenaire commercial du Mercosur, d'exporter plus facilement ses voitures, machines et produits pharmaceutiques. De l'autre côté, il permettrait aux pays sud-américains concernés d'écouler vers l'Europe de la viande, du sucre, du riz, du miel ou du soja.

La France ne peut pas décider seule

Problème, malgré un vote de l'Assemblée sur le sujet, paris, n'est pas décisionnaire : c'est bien la Commission, l'exécutif européen, qui peut trancher. Elle signera tant qu'elle disposera du soutien d'une majorité des États-membres. Il faut à Paris une minorité bloquante de 35% de la population européenne pour bloquer l'accord.

"Si les Français ne veulent pas de cet accord... ils ne décident plus de rien, c'est la Commission européenne qui décide", soulignait ainsi en fin novembre le président brésilien Lula.

Une perspective difficile à atteindre, malgré le ralliement de la Pologne, et les atermoiements de l'Italie, dont le soutien au texte s'est quelque peu troublé depuis quelques semaines. Les Pays-Bas et l'Autriche ont aussi exprimé des réticences. Il faudrait l'appui de Rome et Varsovie, au moins, pour qu'Emmanuel Macron bloque l'accord et réaffirme son soutien aux agriculteurs, vent debout contre le texte.

VG avec AFP