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Les cours du pétrole s'envolent de 12% après les frappes israéliennes contre l'Iran

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Pétrole - Scott Olson - Getty Images North America - AFP

Les cours du pétrole flambent ce vendredi sur les marchés asiatiques après l'annonce par Israël de frappes aériennes contre l'Iran, l'un des dix plus grands producteurs d'or noir au monde.

Les cours du pétrole s'envolent ce vendredi de quelque 12% après l'annonce par Israël de frappes aériennes contre l'Iran, faisant redouter des perturbations sur les approvisionnements d'or noir et poussait l'or, valeur refuge.

Le pétrole flambe

Vers 02H40 GMT, le cours du baril de WTI nord-américain bondissait de 12,02% à 76,22 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord s'envolait de 11,68% à 77,46 dollars. Le marché a été terrassé par l'annonce des frappes aériennes qu'Israël a menées vendredi contre l'Iran, touchant des sites militaires et des installations nucléaires. L'armée israélienne a indiqué avoir achevé la "première phase" de ces frappes. Or, l'Iran figure parmi les dix plus grands producteurs de pétrole au monde.

"La réévaluation des primes de risque géopolitique ne fait que commencer (...) Si l'Iran se retient, on pourrait avoir un soupir de soulagement des marchés" mais une forte réplique de Téhéran contre Israël "pourrait redéfinir les scénarios macroéconomiques pour le reste de l'année" et un emballement de la confrontation aurait "des implications mondiales", a réagi Stephen Innes, de SPI Asset Management.

"Le cauchemar absolu serait une fermeture du détroit d'Ormuz"

Le marché pétrolier avait déjà été porté ces derniers jours par les tensions géopolitiques entre l'Iran et les États-Unis, avant de nouveaux pourparlers attendus entre les deux pays autour du programme nucléaire iranien. Les investisseurs redoutaient de voir la pression américaine se renforcer sur les exportations d'or noir de l'Iran. Par ailleurs, les Etats-Unis avaient indiqué mercredi réduire les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité dans la région.

En cas d'escalade impliquant l'Iran, "le cauchemar absolu serait une fermeture du détroit d'Ormuz", avertissait jeudi Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management. Selon lui, "si l'Iran bloque ce passage étroit, cela pourrait affecter jusqu'à 20% des flux pétroliers mondiaux". L'agence de sécurité maritime britannique (UKTMO) avait elle-même lancé dès mercredi un avertissement au secteur maritime concernant un risque accru dans le golfe Persique, le golfe d'Oman et en particulier le détroit d'Ormuz.

"Nous sommes de retour dans un environnement d'incertitude géopolitique accrue, maintenant le marché pétrolier en haleine et l'obligeant à intégrer une prime de risque plus élevée pour toute perturbation potentielle de l'offre", a commenté Warren Patterson, de ING Groep NV, cité vendredi par Bloomberg.

Face au regain de tensions géopolitiques, l'or jouait son rôle habituel de valeur refuge: vers 02H00 GMT, il grimpait de 1,22% à 3.427 dollars l'once.

P.L. avec AFP