Le monde du luxe encore très discret concernant l'Ukraine

Les géants du secteur n'ont pas pour l'instant pris la décision d'interrompre leurs activités.

Seul Hermès a pour l'instant brisé la glace. Le groupe du luxe français a décidé de susprendre ses activités commerciales en Russie, et d'y fermer temporairement ses magasins. Mais concernant les autres groupes du secteur, c'est pour l'instant une relative indifférence qui règne, alors que tous défilent pour la Fashion Week automne/hiver.

La maison LVMH - pour laquelle les liens entre son patron Bernard Arnault et Vladimir Poutine ont souvent été soulignés - a même été pointée du doigt pour avoir organisé des évènements festifs à Moscou à la fin du mois de février, alors que l'offensive russe en Ukraine avait déjà démarré.

Faible présence affichée

Il faut dire que les géants du luxe ne revendiquent en Russie, en dépit des importantes inégalités au sein du pays et des 269 000 millionnaires enregistrés, que de faibles revenus.

LVMH y déclare à peine plus d'un 1% de son chiffre d'affaires, de 64,2 milliards d'euros l'année dernière. Affichant 7 filiales reprenant ses marques phares (Moët Hennessy, Louis Vuitton, Fendi, Bvlgari, Tiffany), le groupe a tout de même 120 boutiques et 3500 collaborateurs, comme le rappelle Le Monde.

Kering, de son côté, a regroupé le marché russe dans ses marchés "émergents", avec l'Amérique latine ou le Moyen-Orient. Un marché qui ne pèse pour la société Pinault que 6% des ventes - 17,64 milliards d'euros. Il faut noter également les groupes de luxe vont voir leurs ventes baisser à l'étranger si cette clientèle russe n'est plus en mesure de voyager.

Hermès avant les autres ?

L'annonce d'Hermès, qui a trois boutiques à Moscou, pourrait faire bouger les lignes. Jusqu'ici, les marques se sont contentées d'afficher leur soutien, Balenciaga allant jusqu'à vider ses comptes de réseaux sociaux pour laisser place à du contenu de soutien à l'Ukraine.

Les sociétés les détenant, elles, ont fait des dons à des associations : Kering a envoyé des fonds au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), quand LVMH a annoncé un don de 5 millions d'euros au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

VG