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Les Japonais peuvent souffler: les droits de douane de Trump sur leurs voitures baissent drastiquement ce mardi (en échange d'investissements massifs)

Le logo du constructeur japonais Toyota, le 4 août 2022 à Tokyo (photo d'illustration).

Le logo du constructeur japonais Toyota, le 4 août 2022 à Tokyo (photo d'illustration). - Kazuhiro NOGI / AFP

Les voitures japonaises entrant aux États-Unis sont taxées à 15% à compter de ce mardi, contre 27,5% jusqu'alors. En contrepartie de ce taux plus favorable, Tokyo s'est engagé selon la Maison Blanche à réaliser des investissements d'une valeur de 550 milliards de dollars outre-Atlantique ainsi que des massifs achats énergétiques.

La réduction des droits de douane de Donald Trump sur les automobiles japonaises, prévue par l'accord commercial conclu cet été entre les États-Unis et le Japon, est entrée ce mardi en vigueur au grand soulagement de Tokyo et des constructeurs nippons. Depuis mardi à 04H01 GMT, les automobiles japonaises entrant aux États-Unis sont taxées à 15%, au lieu du taux de 27,5% appliqué depuis le printemps par l'administration Trump dans le cadre de son offensive commerciale tous azimuts.

Tokyo "salue les efforts américains visant à la mise en oeuvre progressive de l'accord nippo-américain du 22 juillet", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Yoshimasa Hayashi. En dépit de l'abaissement concédé, les droits de douane demeurent cependant à un niveau pesant lourdement sur l'industrie automobile: le géant japonais Toyota a ainsi indiqué à l'AFP espérer une nouvelle baisse.

"Nous espérons que l'environnement pour l'industrie automobile au Japon comme aux États-Unis continuera de s'améliorer, en s'appuyant un commerce ouvert et libre, notamment grâce à de nouvelles réductions des taxes douanières", a indiqué le constructeur dans une déclaration.

550 milliards de dollars d'investissements aux États-Unis

Les fédérations japonaises du secteur ont également déclaré souhaiter que Tokyo poursuive les négociations sur les droits de douane. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a ciblé des secteurs spécifiques avec des taxes douanières élevées, les importations d'automobiles et de pièces détachées étant ainsi frappées de surtaxes de 25%, s'ajoutant pour les constructeurs nippons à des droits de douane préexistants de 2,5%.

Pour les marchandises ne relevant pas des secteurs spécifiquement ciblés, Washington avait imposé une surtaxe distincte de 10% sur les importations en provenance de presque tous ses partenaires - avant d'imposer finalement au Japon, à partir du 7 août, un plafond de 15% pour la majorité de ses marchandises exportées aux États-Unis. Cette décision intervenait après l'annonce fin juillet d'un accord commercial entre Tokyo et Washington.

Le président américain a signé début septembre un décret précisant les conditions de cet accord, qui fait l'objet d'interprétations divergentes de la part des deux parties. Ce décret a fixé les droits de douane sur les automobiles japonaises à 15%, et prévu que ceux appliqués à la majorité des produits japonais ne dépasseront pas ce niveau.

En contrepartie de ce taux, similaire à celui négocié par l'Union européenne (UE), le Japon s'est notamment engagé selon la Maison Blanche à réaliser des investissements d'une valeur de 550 milliards de dollars aux États-Unis, ainsi que des massifs achats énergétiques. À ce titre, le groupe JERA, premier producteur d'électricité japonais, a annoncé la semaine dernière envisager des achats importants de gaz naturel liquéfié (GNL) issu d'un vaste projet de gazoduc en Alaska

P.L. avec AFP