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"Il partira si je lui demande": Donald Trump assure pouvoir forcer le départ du patron de la Fed

Donald Trump et Jerome Powell lors de la nomination officielle de ce dernier à la tête de la Fed le 2 novembre 2017.

Donald Trump et Jerome Powell lors de la nomination officielle de ce dernier à la tête de la Fed le 2 novembre 2017. - Saul Loeb - AFP

Donald Trump a réitéré ses attaques contre le chef de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, assurant qu'il "partira" si le président américain le "demande".

Donald Trump a assuré jeudi qu'il pouvait forcer au départ le chef de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, réitérant ses attaques contre lui au sujet de sa politique de taux d'intérêts.

"Il partira si je lui demande, il sera parti", a dit Trump à des journalistes dans le Bureau ovale, à côté de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni. "Je ne suis pas content de lui. Je lui ai fait savoir et si je veux qu'il parte, il partira vite fait, croyez-moi".

"Il est plus que temps que le mandat de Powell se termine", a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social plus tôt dans la journée, alors que le second mandat du président de la Fed doit s'achever en mai 2026.

"Faire face à l'imprévisible"

Ce dernier aurait "dû baisser les taux d'intérêt depuis longtemps déjà, comme la BCE", la Banque centrale européenne, a ajouté le président américain, en encourageant Jerome Powell à "le faire maintenant".

Les responsables de la BCE, qui se réunissent toutes les six semaines, viennent de s'accorder sur une baisse de 0,25 point des taux directeurs pour renforcer l'économie de la zone euro.

Sa présidente Christine Lagarde a dit jeudi que la BCE devait "faire face à l'imprévisible" et se montrer "agile", jugeant impossible de s'engager à l'avance sur une trajectoire de taux dans le contexte incertain de guerre commerciale menée par les Etats-Unis.

Elle a aussi affiché sa solidarité avec son homologue de la banque centrale américaine, pour qui elle a dit avoir "beaucoup de respect".

Un regain d'inflation à venir?

Les droits de douane voulus par Donald Trump placent la Réserve fédérale face à une situation "compliquée", avait déclaré mercredi Jerome Powell, en estimant que ces surtaxes allaient "très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l'inflation".

"Les prix du pétrole sont en baisse, le montant des courses (même les œufs!) aussi, et les États-Unis s'enrichissent grâce aux droits de douane", a répondu tôt jeudi Donald Trump, pour qui le patron de la Fed "est toujours trop lent et a toujours tort".

Le dirigeant républicain avait déjà exhorté le 4 avril Jerome Powell à baisser les taux d'intérêt, estimant alors que ce serait "le moment parfait".

La Fed a maintenu ses principaux taux stables, entre 4,25% et 4,50%, depuis le début de l'année. La baisse du pétrole a freiné l'inflation en mars, avec l'indice des prix à la consommation qui a reculé de 0,1%, après une hausse de 0,2% en février. L'indice a été tiré vers le bas par la baisse des prix à la pompe: -6,3% sur un mois et -9,8% sur un an.

Cela a conforté la Maison Blanche dans sa politique douanière, alors que les économistes prévoient un regain d'inflation dû aux nouveaux droits de douane mis en place par Donald Trump.

Or, en mars, les surtaxes sur les produits importés aux États-Unis n'étaient pas toutes entrées en vigueur. Depuis, et malgré de spectaculaires revirements, les États-Unis frappent les produits étrangers de 10% de droits de douane additionnels, et ceux en provenance de Chine d'une surtaxe punitive de 145%.

J. Br. avec AFP