Faute de poisson russe, les Britanniques sont à court de "fish and chips"

Bientôt un fish and chips au maquereau ou au merlan? Depuis le début de la guerre en Ukraine, les restaurateurs britanniques qui proposent ce plat national commencent à grincer des dents, faute de poisson blanc dans leur congélateur.
"Avec la guerre en Ukraine, il n'y a plus de poisson, ou en toute petite quantité", explique à l'AFP la propriétaire d'un restaurant de Brighton. "Et les prix ont doublé depuis l'an dernier". C'est la première fois depuis 30 ans que Pam Sandhu observe une pénurie de "fish".
Car si les eaux britanniques sont poissonneuses, les Britanniques privilégient les importations pour leurs fritures. Le plat national est ainsi composé de cabillaud ou d'églefin, venus généralement des eaux glaciales du grand nord. Ainsi, entre 30 et 40% du poisson utilisé vient de Russie et le conflit actuel a radicalement fait baisser les stocks: Londres impose des droits de douane importants (35%) contre le poisson blanc venu de Russie.
Pénurie d'huile
A cela, il faut encore ajouter les difficultés pour les restaurateurs de se procurer de l'huile de tournesol, utilisé pour la friture. Cette fois, c'est l'Ukraine le principal fournisseur et la guerre a, là aussi, coupé court aux importations.
"Nous avons toujours été considérés comme un repas bon marché, nos marges ont toujours été assez basses, et nous travaillons sur les volumes. Malheureusement, avec la hausse des prix, c'est très difficile de protéger vos marges, elles sont anéanties", explique à l'AFP Andrew Crook, propriétaires d'un fish and chips dans le nord-ouest de l'Angleterre.
Apparu au 19ème siècle, le fish and chips est une institution outre-Manche. Paradoxalement, il est souvent composé de poisson importé comme le cabillaud (ou morue) qui vient principalement de Russie, de Norvège ou d'Islande. Les Britanniques pêchent surtout des maquereaux, des harengs et du merlan bleu et dans une moindre mesure du cabillaud ou du lieu noir.