"Pas d'autre choix": pour relancer son économie, Londres fait la cour à Pékin

Pour Rachel Reeves c'est une évidence. Si le Royaume-Uni veut booster son économie, il n’a "pas d’autre choix" que de se rapprocher de Pékin. Le pays ne peut pas ignorer que la Chine sera le "principal moteur de la croissance mondiale durant cette décennie", estime la ministre des Finances.
Accompagnée d’une délégation de dirigeants d’entreprises et de responsables financiers dont le gouverneur de la Banque d'Angleterre et le patron du London Stock Exchange, elle a rencontré ce week-end à Pékin de hauts dirigeants. Résultat: la signature de contrats d’une valeur de 600 millions de livres.
"Nous avons trouvé un terrain d'entente dans des domaines tels que les services financiers, le commerce, l'investissement et le climat. Cela soutiendra une croissance stable et résiliente", a-t-elle déclaré.
Les deux pays se félicitent d’un accord gagnant-gagnant qui devrait, selon eux, insuffler un “nouvel élan au développement de l'économie mondiale".
Colère de l'opposition
Alors qu’il est présenté comme un grand pas en avant par les travaillistes, ce déplacement a provoqué la colère de l’opposition. Les Tories ont accusé la ministre "fuir" en Chine, de fuir les problèmes alors que l’économie va mal, disent-ils.
Emprunter n'a jamais été aussi coûteux pour l'État britannique depuis la crise financière de 2008. Les analystes ne prévoient désormais qu'une seule baisse des taux d'intérêt cette année. Et la livre sterling est à son plus bas niveau depuis plus d'un an.
Mel Strive, député conservateur qui a appelé la ministre à annuler sa visite, estime que "la confiance des entreprises britanniques s'effondre à cause des mesures prises par le gouvernement".
Rachel Reeves est la plus haute représentante du gouvernement britannique à s’être rendue en Chine en 7 ans. La dernière avant elle, c’était l'ex-Première ministre Theresa May qui avait rencontré Xi Jinping.
Depuis, les rapports entre Londres et Pékin étaient compliqués voire conflictuels, marqués par des tensions sur des questions politiques, sécuritaires et de droits humains.
Changer la dynamique
Keir Starmer veut améliorer cette relation. Il a entamé un dialogue avec le président chinois, l'an dernier. Même si de nombreuses asymétries persistent dans les relations entre les deux pays, la Chine demeure le quatrième partenaire commercial de Londres avec des exportations soutenant près d’un demi-million d’emplois au Royaume-Uni.
La relance de l'activité est une priorité pour le gouvernement Starmer qui réitère sa promesse de tenir ses engagements en matière budgétaire.
Selon le Financial Times, le premier ministre travailliste verrait une opportunité à saisir dans un refroidissement des relations sino-américaines sous Trump. Il envisagerait de se rendre à Pékin cette année.