Donald Trump s'en prend de nouveau au Canada et impose une surtaxe de 35%

Le président américain Donald Trump (R) rencontre le Premier ministre canadien Mark Carney dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 6 mai 2025 à Washington, DC. - Jim WATSON / AFP
Le Canada est de nouveau dans le viseur de Donald Trump. Le président américain va imposer 35% de surtaxe, l'un des taux les plus élevés annoncés depuis le début de la semaine, accusant Ottawa d'avoir riposté à ses droits de douane.
"Au lieu de travailler avec les États-Unis, le Canada a riposté avec ses propres droits de douane. A partir du 1er août 2025, nous appliquerons au Canada des droits de douane de 35% sur les produits canadiens exportés aux Etats-Unis", a écrit le président américain dans un courrier au Premier ministre canadien Mark Carney et partagé sur sa plateforme Truth Social.
"Ces droits de douane peuvent être modifiés, à la hausse ou à la baisse, en fonction de notre relation avec votre pays", l'a prévenu Donald Trump.
Comme pour chaque courrier envoyé à plus d'une vingtaine de pays depuis lundi, le président américain a précisé que ces droits de douane viendront s'ajouter à ceux imposés à des secteurs d'activité particuliers, tels que l'acier et l'aluminium ou l'automobile.
Il s'agit de deux des principales exportations canadiennes vers les États-Unis, premier partenaire commercial d'Ottawa.
Un peu plus tôt dans la soirée, Donald Trump a annoncé lors d'un entretien téléphonique accordé à NBC qu'il comptait envoyer une missive du même ordre à l'Union européenne (UE) "aujourd'hui ou demain".
"J'aimerais le faire aujourd'hui", a-t-il déclaré. "Je discute avec l'UE qui correspond, comme vous le savez, à plusieurs pays, ainsi qu'avec le Canada. Nous devrions les envoyer (les courriers, ndlr), dans les prochaines heures".
Il a également assuré que les pays qui doivent encore recevoir un courrier de sa part devraient voir les droits de douane appliqués à leurs produits s'inscrire dans une fourchette comprise entre 15% et 20%.
Négociations tendues
Le Canada a été, avec le Mexique, la première cible des droits de douane, Donald Trump accusant les deux pays de ne pas lutter suffisamment contre le passage des migrants ou encore le trafic de fentanyl, un puissant opioïde responsable d'une grave crise sanitaire aux États-Unis. Il a imposé 25% sur les produits importés depuis ces deux voisins des États-Unis, avant d'en suspendre une bonne part.
Depuis, Ottawa et Washington tentent de négocier un accord commercial mais les discussions sont tendues entre les deux voisins qui ne veulent pas donner le sentiment de céder dans des négociations considérées de part et d'autre comme des enjeux de souveraineté.
Dernière étape en date, le Canada a annoncé fin juin renoncer à sa taxe sur les services numériques, décidée en 2024 et qui devait entrer en vigueur au 1er juillet, après que Donald Trump a rompu les discussions, qualifiant cette taxe de "coup direct et évident" porté aux États-Unis.
Mais ces tensions commerciales ont un impact sur les échanges entre les deux pays, la part des États-Unis dans les exportations canadiennes étant passée en mai à 68,3%, "l'une des proportions les plus faibles jamais enregistrées", selon les autorités canadiennes.
Du Japon au Brésil
Une vingtaine de pays ont déjà reçu un courrier du même type depuis le début de la semaine, principalement des pays asiatiques, avec 25% appliqués aux produits provenant de partenaires tels que le Japon ou la Corée du Sud et jusqu'à 40% pour certains pays d'Asie du sud-est.
Mais c'est le Brésil, jusqu'ici non visé par des surtaxes au-delà de 10%, qui a connu la plus forte hausse des droits de douane appliqués à ses produits, le président américain annonçant 50% en réponse aux poursuites engagées contre l'ex-président Jair Bolsonaro, accusé d'avoir de tentative de coup d'État.
Initialement, ces surtaxes individualisées devaient commencer à être collectées le 9 juillet, après un précédent report, mais Donald Trump a signé en début de semaine un décret pour les repousser au 1er août.
Dans ses lettres, le président américain assure que toute riposte sera sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.
Après l'acier, l'aluminium et l'automobile, et alors que des annonces sont attendues pour le bois de construction, les semiconducteurs et les produits pharmaceutiques, le président américain a également annoncé mercredi que le cuivre importé se verra appliquer à compter du 1er août une surtaxe de 50%.