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"Des instruments de chantage": Macron affirme que les droits de douane de Trump sont une "aberration" pour la pauvreté et le climat

Le président Emmanuel Macron le 30 mai 2025 à Singapour

Le président Emmanuel Macron le 30 mai 2025 à Singapour - Ludovic MARIN / AFP

Lors d'une conférence sur le financement du développement, le chef de l'État a dénoncé la "guerre commerciale et les tarifs" de Donald Trump en particulier contre "des pays qui sont en train de commencer leur décollage économique".

La "guerre commerciale" imposée par Donald Trump est une "aberration" dans "ce moment de vie de la planète", car elle entrave la lutte contre la pauvreté et contre le réchauffement climatique, a déclaré ce lundi Emmanuel Macron lors d'une conférence sur le financement du développement.

"Remettre de la guerre commerciale et des tarifs à ce moment de la vie de la planète est une aberration", a lancé le président français à la tribune de cette conférence des Nations unies à Séville, dans le sud de l'Espagne.

Sans nommer les Etats-Unis et leur président, il a surtout épinglé les droits de douane qu'ils décrètent contre "des pays qui sont en train de commencer leur décollage économique". Il a estimé qu'il fallait "repenser" l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour "la remettre en cohérence avec nos objectifs en matière de lutte contre les inégalités" et "nos objectifs climatiques".

"Instruments de chantage"

"Mais nous avons besoin de remettre de la liberté, de l'équité dans le commerce international, bien plus que des barrières et des tarifs qui sont pensés par les plus forts et qui sont souvent d'ailleurs utilisés comme des instruments de chantage, pas du tout comme des instruments de rééquilibrage", a encore protesté Emmanuel Macron.

Le chef de l'État a fait le constat qu'outre cette guerre commerciale, "le retrait américain des financements" en faveur du développement venait "peser" sur la situation. D'autant que les "tensions de finances publiques" dans beaucoup de pays riches "ont mis plus de contraintes sur la capacité à financer la solidarité internationale", a-t-il reconnu.

Il a une nouvelle fois plaidé pour une réforme du système financier international afin qu'il permette de lutter en même temps contre la pauvreté et contre le réchauffement climatique, idée au coeur de son Pacte pour le progrès, les peuples et la planète (4P), lancé à Paris en 2023 et qui réunit aujourd'hui 73 pays.

P.L. avec AFP