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Corée du Sud: l'économie au cœur de la présidentielle

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En Corée du Sud, la présidentielle anticipée a été fixée au 3 juin. Décision qui fait suite à la destitution de Yoon Suk-yeol.

Les Sud-coréens sont appelés aux urnes le 3 juin pour élire leur nouveau président. Yoon Suk-yeol a en effet été destitué après avoir tenté d’imposer la loi martiale en décembre dernier.

Han Duck-soo, chef de l’Etat par intérim, a demandé aux ministères et à la Commission électorale de "se préparer minutieusement pour garantir une élection plus équitable et transparente que jamais".

La campagne débute le 12 mai. Lee Jae-myung est donné grand favori. L’opposant vient de quitter la tête du Parti démocrate dans le but de se présenter. Son parti de centre-gauche contrôle actuellement le Parlement.

Celui qui avait perdu face à Yoon Suk-yeol en 2022, devance largement ses rivaux dans les sondages. Il est crédité de 34% d’intentions de vote.

"Avec une élection si proche, il est difficile de s'attendre à ce qu'un candidat issu d'un parti mis en accusation soit élu président" souligne Lee Jun-han, professeur de politique à Séoul.

Son implication présumée dans plusieurs affaires de corruption pourrait entraver sa candidature.

Relancer l’économie

S’il est élu, Lee Jae-myung promet de redresser l’économie. Le sujet est au cœur de cette campagne. Le PIB de la 12ème puissance mondiale a augmenté de 2 % en 2024 – résultat inferieur aux prévisions.

Dans ce contexte, Lee Jae-myung s’engage à stimuler la croissance à l’aide d’investissements à grande échelle particulièrement dans le secteur technologique. Il veut aussi développer les talents.

Concernant la diplomatie, l’homme de 61 ans défend une approche pragmatique de la relation avec les Etats-Unis et le Japon. "La priorité absolue" c’est "l'intérêt national de la République de Corée", martèle-il.

Ses détracteurs conservateurs estiment qu’il pourrait porter préjudice aux liens avec l’allié américain.

Préserver la relation avec Washington

La semaine dernière Seoul a été frappé de 25% de droits de douanes par les Etats-Unis. Dans une interview accordée à CNN, mardi, le président intérimaire a salué "l'alliance très forte" des deux pays et dit vouloir "clairement négocier".

Han Duck-soo a critiqué la riposte Chinoise, ajoutant "nous ne suivrons pas cette voie".

Coïncidence ou pas, quelques heures plus tard, il était au téléphone avec Donald Trump. Discussion qu’il qualifie "d’excellente".

Séoul, qui veut à tout prix protéger son industrie, a annoncé une aide d'urgence de 1,8 milliard d'euros pour soutenir ses constructeurs automobiles.

Le pays est ultra-dépendant des exportations. Il a y plus que jamais urgence à sortir de la crise politique. Crise qui en à peine un mois, à la mi-janvier, avait couté 4 milliards d'euros à l’économie nationale.

Caroline Loyer