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Comme attendu, l'inflation américaine ralentit en février à 6% sur un an

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C'est son plus faible niveau depuis près d'un an et demi.

Après 6,5% sur un an en décembre 2022 et 6,4% en janvier 2023, l'inflation aux Etats-Unis a continué à ralentir en février à 6,0%. C'est son plus faible niveau depuis près d'un an et demi et de son huitième mois de ralentissement d'affilée, après un pic à 9,1% en juin.

Sur un mois seulement, l'inflation ralentit également, à 0,4% contre 0,5%, conforme là aussi aux attentes des analystes, après avoir enregistré un rebond en janvier.

"L'inflation CPI a enregistré la progression attendue, mais l'inflation sous-jacente s'est montrée plus forte que prévu", a commenté Rubeela Farooqi, économiste pour HFE.

L'inflation dite sous-jacente en effet, qui exclut les prix de l'alimentation et de l'énergie, est repartie à la hausse sur un mois, à 0,5% contre 0,4%. Sur un an cependant, elle ralentit, à 5,5%, son plus faible niveau depuis décembre 2021.

Les prix des logements sont ceux qui continuent à grimper le plus, "représentant plus de 70% de l'augmentation" sur un mois, détaille le département du Travail dans son communiqué.

L'alimentation, les loisirs et l'ameublement contribuent également à cette inflation toujours forte.

Bonne nouvelle cependant, les prix de l'énergie, qui avaient flambé au printemps 2022 à cause de la guerre en Ukraine, continuent leur repli, et sont en baisse de 0,6% par rapport à janvier, mais en hausse de 5,2% sur un an.

Faillite de SVB

C'est la banque centrale américaine (Fed) qui est chargée de juguler cette inflation, qui, malgré ce nouveau ralentissement, reste très élevée.

La Fed privilégie une autre mesure de l'inflation, l'indice PCE, qu'elle veut ramener autour de 2% mais était reparti à la hausse en janvier, à 5,4% sur un an.

Son principal outil est de relever ses taux, ce qui renchérit le coût du crédit, afin de pousser les ménages à moins consommer. Cela doit, in fine, desserrer la pression sur les prix.

Le président de la Fed, Jerome Powell, avait prévenu il y a tout juste une semaine que l'institution pourrait resserrer sa politique monétaire plus que prévu, en raison de cette inflation trop forte, poussée par une consommation qui ne faiblit pas et un marché de l'emploi toujours tendu avec un manque persistant de travailleurs.

Mais la faillite de la banque californienne SVB et les turbulences sur le secteur bancaire, provoquées en partie par les fortes hausses de taux décidées par la Fed depuis un an, risquent de changer la donne.

Une pause dans la hausse des taux?

Les marchés s'attendaient à ce que la Fed décide, lors de sa prochaine réunion les 21 et 22 mars, d'une forte hausse des taux, d'un demi-point de pourcentage, repartant même à la hausse par rapport à la précédente réunion.

Ils ne seraient désormais pas étonnés que la Fed décide finalement de ne pas augmenter du tout son principal taux directeur.

Le chiffres de l'inflation plaident, selon Rubeela Farooqi, pour une hausse modeste des taux, d'un quart de point de pourcentage, comme lors de la précédente réunion.

"Cependant, la décision dépendra au final non seulement des données économiques, mais aussi des préoccupations en matière de stabilité financière", a-t-elle précisé.

OC avec AFP