Avec 111 milliards d'euros d'échanges, le commerce franco-britannique atteint des sommets

111 milliards d’euros: c’est le montant de biens et services échangés entre la France et le Royaume-Uni en 2022, en hausse notable de 42% sur an. Et la balance commerciale est favorable à la France. L’hexagone exporte pour 60 millions d’euros vers le Royaume-Uni, soit une hausse de 49%, tandis qu’elle importe pour 51 milliards d’euros outre-manche.
Dans le détail, 72 des 111 milliards d’euros concernent l’échange de biens. Soit quasiment deux tiers des volumes entre la France et la Grande Bretagne. Le dernier tiers concerne les services, à hauteur de 39 milliards d’euros.
Dans les deux catégories, le volume de produits échangés dépasse celui de 2019, tant à l’exportation qu’à l’importation française et britannique, en hausse de 13%.
Le commerce énergétique a plus que doublé depuis 2019
En l’espace de trois ans, le bond le plus spectaculaire concerne le secteur de l’énergie. +138% entre 2019 et 2022, pour un total annuel de 6,4 milliards d’euros. Ce résultat masque toutefois une grande disparité. Il est surtout le fruit des importations britanniques. Elles ont fait plus que triplé en trois ans.
La principale explication, c’est la hausse des prix de l’énergie, particulièrement forte au Royaume-Uni l’année dernière à cause de la guerre en Ukraine. L’autre élément, précise le baromètre, ce sont les arrêts temporaires de certaines centrales nucléaires en France.
Mais ce sont les équipements de transports qui drainent toujours la plus grosse part des échanges. Sont rangés dans cette catégorie, notamment, l’aéronautique et bien sûr l’automobile.
Le Royaume-Uni domine l’export de services
A l’inverse, on note un recul important des échanges de biens manufacturés, comme les vêtements ou les meubles. Ces articles, fabriqués dans les usines du Royaume-Uni et de France, ne comptent plus que pour 9 milliards d’euros, soit un recul de 25%.
Concernant les services, le Royaume-Uni exporte davantage que la France (21 milliards d’euros contre 18 milliards d’euros). Tous les secteurs sont en hausse par rapport à la période d’avant la pandémie, à l’exception des transports et du tourisme. Les échanges en matière de technologie sont en revanche en forte hausse, grâce à la croissance du télétravail et au déploiement de la 5G. Les télécoms ont ainsi fait progresser les importations britanniques du secteur de 67% en trois ans.
Parmi les secteurs excédentaires côté français, on retrouve l’agriculture. Les exportations agricoles de l’hexagone ont augmenté plus que les importations du Royaume-Uni. Elles ont généré un excédent commercial français de 2,3 milliards d'euros. Plus impressionnante encore, la progression des exportations françaises vers la Grande-Bretagne de tabac et d’alcool, au point d’en faire l’acteur numéro 1 outre-manche et de représenter 32% du marché.