Au Comic-Con, les petits fabricants de jouets s'inquiètent de l'impact des droits de douane

Les droits de douane promis par Donald Trump sur les importations inquiètent les petits fabricants de jouets, à la Comic-Con de San Diego.

Les petits fabricants de jouets américains ont profité du Comic-Con, plus grand festival au monde consacré à la pop culture, qui se tient à San Diego, en Californie, pour alerter sur l'impact des droits de douane de Donald Trump sur leur secteur d'activité.

"Ce n'est pas un sujet sexy", a admis Jonathan Cathey, directeur exécutif de la marque de jouets The Loyal Subjects, lors d'une table ronde intitulée "Jouets, droits de douane et guerres commerciales", organisée, jeudi 24 juillet, dans le cadre de la convention californienne.

"Mais à la fin cela vous touche. Cela affecte le consommateur. Les prix vont augmenter et les ventes vont diminuer", a-t-il ajouté.

Une surtaxe sur la Chine qui inquiète les petits fabricants de jouet

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le président américain Donald Trump a annoncé des droits de douane contre de nombreux pays. Des surtaxes, notamment contre la Chine, qui inquiètent le secteur du jouet.

Daniel Pickett, journaliste et modérateur de la table ronde, a lui affirmé que l'administration du président américain imposait "des mesures très lourdes, un peu folles et effrayantes".

La proposition de Donald Trump d'imposer des surtaxes supplémentaires sur les importations "a fait des ravages dans tout le secteur", a-t-il ajouté.

Donald Trump a récemment rejeté les inquiétudes du patron d'Hasbro, Chris Cocks, concernant la hausse des prix des jouets si les droits de douane étaient appliqués. Selon le président américain, sa politique commerciale favorise la production nationale.

Des droits de douane qui vont se répercuter sur le prix des jouets

Mais pour Jonathan Cathey, cette rhétorique ne reflète pas la réalité. "Il y a 480.000 emplois de production (...) qui sont vacants. Donc nous allons faire quoi? Nous allons ramener un tas d'emplois en usine que personne ne va occuper?", a-t-il interrogé, estimant que la valeur ajoutée des Etats-Unis résidait plutôt dans l'innovation.

"Il y a des industries où les droits de douane ont un sens", a-t-il poursuivi donnant comme exemple le secteur de l'automobile. "Il existe un mécanisme où les droits de douane protègent réellement les emplois, les travailleurs américains et notre sécurité nationale. Barbie, ce n'est pas le cas."

De son côté, Brian Flynn, fondateur de la marque de jouets Super7, considère que les revirements de Donald Trump sur les droits de douane ont mené à beaucoup d'incertitude dans le secteur.

"Personne ne sait ce qu'il va se passer", a-t-il expliqué lors de la table ronde, et des droits de douane à trois chiffres - comme ceux que Trump a menacé d'infliger à la Chine - "chasseraient tout le monde" du marché.

Selon lui, l'impact des surtaxes est déjà visible: cette année, il a dû se contenter d'un stand plus petit sur l'événement.

Mais les consommateurs, eux, ressentiront les effets sur leur porte-monnaie à partir du trimestre prochain, "et quand cela arrivera, cela fera une grande différence pour nous", a-t-il assuré.

P.L. avec AFP