Grâce au chômage partiel on va "éviter une crise économique plus longue", assure Muriel Pénicaud

Muriel Pénicaud, ministre du Travail - -
Du jamais vu. Depuis le début du confinement, 5 millions de salariés ont été mis en chômage partiel par 473.000 entreprises et associations. Pour l'Etat, la facture va être lourde. Son montant -une quinzaine de milliards d'euros pour le moment- ne cesse d'être réévalué à la hausse. Mais pour Muriel Pénicaud, ministre du Travail, c'est le prix à payer pour "éviter une crise économique plus longue".
Dans un entretien à La Croix, Muriel Pénicaud explique cette stratégie. "L’expérience allemande de la crise économique de 2008-2009 nous a montré que c’était le dispositif le plus efficace pour repartir".
"Le chômage partiel doit être utilisé quand l’activité diminue ou s’arrête, pour stabiliser le marché du travail en période de crise. Ce n’est pas une question de trésorerie", précise la ministre.
Pour Muriel Pénicaud, la méthode américaine, qui repose sur les licenciements collectifs "nous conforte dans cette décision". Cette "alternative nous coûterait beaucoup plus cher", estime Muriel Pénicaud.
"Notre dispositif, l’un des plus protecteurs d’Europe, fonctionne"
"Si nous ne préservions pas les emplois, nous aurions demain des millions de chômeurs supplémentaires. Cela représenterait à la fois un coût, social et économique, et un manque de recettes, avec moins de cotisations et moins d’impôts", avance Muriel Pénicaud.
Le risque des licenciements collectifs serait, pour la ministre, de ralentir de redémarrage de l'économie en fin de confinement. Le chômage partiel permettra, selon Muriel Pénicaud, d'accélérer la reprise d'activité pour les secteurs les plus touchés, notamment l'hôtellerie, la restauration ou le tourisme.
"Prenez un restaurateur qui serait obligé de se séparer de ses salariés parce qu’il n’a plus d’activité en mars et avril. Quand le confinement sera levé (...) il ne pourrait pas rouvrir tant qu’il n’aurait pas réembauché. Et s’il ne peut pas rouvrir, cela fragiliserait d’autant plus son établissement", indique Muriel Péncaud. La ministre ajoute que ce choix "prouve que notre dispositif, l’un des plus protecteurs d’Europe, fonctionne".
