France: l'économie a "basculé en zone de contraction"

L'économie française "a basculé en zone de contraction pour la première fois depuis presque un an et demi" au mois d'août, selon un indicateur provisoire publié mardi par S&P Global. L'indice flash composite de l'activité globale, qui mesure l'activité du secteur privé, s'est replié en août à 49,8, contre 51,7 en juillet, précise l'agence d'information financière dans son communiqué. Un indice inférieur à 50 indique une contraction de l'activité, un indice supérieur à cette limite reflétant une expansion.
L'activité des services reste en croissance, avec un indice à 51 en août contre 53,2 en juillet, soit son niveau le plus bas en 16 mois. Mais la production manufacturière se replie pour le troisième mois consécutif, tombant à 44,4 pour le mois en cours, contre 44,6 en juillet, et chute ainsi à son plus faible niveau depuis la fin du premier confinement qui avait paralysé l'activité en France lors de l'irruption de la pandémie de Covid-19, il y a 27 mois.
Fin d'année difficile
"La baisse de l'activité globale s'explique principalement par l'affaiblissement général de la demande", note S&P dans son communiqué. "En conséquence, la croissance de l'emploi a ralenti, tendance reflétant également un nouveau repli de la confiance", poursuit l'agence qui interroge chaque mois un panel représentatif de 750 entreprises de l'industrie manufacturière et des services en France. De plus, le volume global des nouvelles affaires a diminué pour la première fois depuis février 2021 dans l'ensemble du secteur privé, le repli étant plus marqué pour l'industrie manufacturière. "
La fin de l'année 2022 s'annonce difficile pour les économies européennes et la France ne fait en aucun cas figure d'exception", estime Joe Hayes, économiste chez S&P global, cité dans le communiqué. Sur une note plus positive, la réduction des tensions inflationnistes s'est poursuivie en août et les retards de livraison signalés par les fabricants ont été moins importants.
Réagissant à cette publication de S&P, le cabinet Asterès estime pour sa part que "la conjoncture française devrait rester morose au deuxième semestre 2022".