BFM Business
Jean-Marie Leloup

Pourquoi le savoir-faire est si important dans une franchise

Chaque franchise a un savoir-faire différent mais avec les mêmes conditions à remplir.

Chaque franchise a un savoir-faire différent mais avec les mêmes conditions à remplir. - Perter HArmsen- AFP

[AVIS D'EXPERT] Notre expert Jean-Marie Leloup, dirigeant d'un cabinet de droit des affaires spécialisé dans le droit de la distribution, rappelait précédemment la définition du contrat de franchise et les trois éléments nécessaires pour se dire franchiseur. Il se concentre aujourd’hui sur le premier: le savoir-faire.

Pour se dire franchiseur, il convient notamment de satisfaire trois exigences: un savoir-faire éprouvé, une marque juridiquement solide et une structure d’entreprise apte à animer le réseau.

Primordial, le savoir-faire est le socle sur lequel l’activité se fonde. Il s’agit de l’ensemble coordonné des structures d’organisation, techniques, procédés, procédures, équipements, qui permettent d’accomplir avec une efficacité maximale et une rentabilité supérieure à la moyenne le métier du franchiseur qu’il entend faire faire à ses franchisés. Il doit conférer un réel avantage concurrentiel. On le voit bien dans la crise actuelle: les franchises reposant sur un vrai savoir-faire résistent mieux que les autres.

Des particularités et des conditions à prendre en compte

Chaque métier a ses particularités. L’hôtellerie, le commerce de mode, un système de réparation d’automobiles vont obéir à des savoir-faire différents. Mais les conditions à remplir pour pouvoir lancer une franchise sont les mêmes:

- L’expérimentation du savoir-faire doit avoir été assez longue pour établir sa pertinence dans des conjonctures différentes,

- La rentabilité, supérieure à la moyenne de la profession, doit être assez rapide pour permettre le développement des franchisés,

- Cette profitabilité financière doit pouvoir se maintenir pendant toute la durée des contrats de franchises concédées,

- La transmission du savoir-faire doit être assurée au bénéfice des franchisés par des séances de formation et la remise d’un ou plusieurs manuels d’instructions permettant à un professionnel attentif de mettre en œuvre l’exactitude du savoir-faire.

Sans tout cela, il n’y a pas de vraie franchise. C’est pourquoi, dans la préparation d’une nouvelle franchise, non seulement il convient de rédiger le contrat mais il est indispensable de relire les manuels d’instruction pour éviter toutes discordances entre le contrat et les manuels.

Jean-Marie Leloup, dirigeant d'un cabinet de droit des affaires spécialisé