Xavier Niel remporte son bras de fer face à la direction d'Unibail-Rodamco

L'entrepreneur Xavier Niel est une figure de la tech française. - Ludovic Marin / AFP
Camouflet pour la direction de Unibail-Rodamco-Westfield. Le groupe d'immobilier commercial a annoncé que ses actionnaires avaient finalement rejeté le projet de résolution des dirigeants qui souhaitaient une augmentation de capital. Une motion mise à mal par les pressions de deux actionnaires minoritaires, l'entrepreneur Xavier Niel et un ancien patron d'Unibail, Léon Bressler. Les actionnaires ont d'ailleurs approuvé leur entrée au conseil d'administration.
Le groupe, qui possède notamment le Forum des Halles ou Les Quatre Temps, souffre beaucoup depuis le début de la crise sanitaire et voulait procéder à une augmentation de capital de 3,5 milliards d'euros.
La direction "prend acte"
"Nous prenons acte des votes des actionnaires exprimés en vue de l'assemblée générale du 10 novembre, et notamment concernant l'augmentation de capital proposée, qui n'a pas recueilli les deux tiers des votes requis", a regretté le président du directoire Christophe Cuvillier, dans un communiqué qui annonce également l'entrée au conseil de surveillance des opposants Léon Bressler, Xavier Niel et Susana Gallardo.
Une assemblée générale mixte doit se tenir ce mardi à 9h, avec pour seul point à l'ordre du jour l'augmentation de capital voulue par la direction du groupe, dans le cadre d'un vaste plan d'économies baptisé "Reset".
En raison de la crise sanitaire, URW avait "invité" ses actionnaires à voter par correspondance, en amont de l'AG. Le scrutin a été clos le 9 novembre à 15H00", et ses résultats seront "entérinés par le bureau de l'assemblée générale", détaille le groupe dans son communiqué.
Contre-projet
Le consortium d'opposants - mené par Xavier Niel et Léon Bressler qui détiennent un peu plus de 5% du groupe - était sorti du bois le 15 octobre, jugeant "désastreuse" la stratégie de l'actuelle direction, et mettant sur la table un contre-projet stratégique, "Refocus". Ils demandent notamment à URW de céder les centres américains du groupe, acquis voici deux ans lors d'une opération massive pour une vingtaine de milliards d'euro.
Pour Unibail, l'augmentation de capital visait à préserver la solidité financière du groupe, mais elle allait aussi mécaniquement réduire sa valeur pour les actionnaires actuels.
Lors de la publication de ses résultats annuels le 2 novembre, URW avait abaissé ses prévisions face au reconfinement, alors qu'il tablait déjà sur une chute de son bénéfice récurrent pour cette année. Sur les neuf premiers mois de l'année 2020, le groupe - dans le vert un an plus tôt - a subi une perte nette de 5,45 milliards d'euros.