Volkswagen: la direction confirme vouloir baisser les salaires de 10%

La direction du constructeur automobile allemand Volkswagen a confirmé ce mercredi vouloir baisser de 10% les salaires de ses employés pour sortir de la crise et adopter d'autres mesures de limitation des rémunérations, à l'issue d'une journée de négociations avec les syndicats.
"Seules les entreprises qui réussissent peuvent offrir des emplois sûrs. C'est notre objectif. Pour cela, nous devons notamment réduire nos coûts du travail", a expliqué dans un communiqué Arne Meiswinkel, négociateur en chef pour le groupe.
Volkswagen est engagé dans une restructuration historique pour diminuer ses coûts, avec des dizaines de milliers d'emplois menacés et des fermetures d'usines pas écartées. Aucun projet de fermeture d'usine n'est mentionné dans la proposition transmise à la presse. Mais le groupe "maintient sa menace de fermeture d'usines et de suppressions drastiques d'emplois", affirme de son côté mercredi le syndicat IG Metall.
Révision du système de primes
Dans le communiqué, le constructeur automobile précise vouloir revoir son système de primes et adapter le nombre d'apprentis "aux besoin réels" de l'entreprise. Thorsten Gröger, négociateur du syndicat IG Metall, a qualifié ces plans de "mesures empoisonnées" lors d'un point presse en fin de journée à Wolfsburg, au siège historique du groupe.
Pour atteindre les objectifs d'économies fixés, près de 4 milliards d'euros selon le journal Handelsblatt, "nous pouvons également envisager de discuter des perspectives des sites et de la garantie de l'emploi", a ajouté Arne Meiswinkel à Wolfsburg. "Nous ne sommes pas prêts à parler des coûts du travail de manière isolée mais nous voulons un plan d'ensemble, un plan d'avenir pour l'entreprise", a rétorqué Daniela Cavallo, la présidente du comité d'entreprise du groupe lors du point presse.
Le premier groupe automobile européen a vu son bénéfice net chuter de 63,7% au troisième trimestre, à 1,58 milliard d'euros, plombé par des coûts élevés et la baisse des ventes en Chine, son premier marché. Des grèves sont possibles chez le premier employeur industriel d'Allemagne après une période de dialogue social obligatoire, soit à partir de décembre.