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VTC: les plateformes vont garantir aux chauffeurs un revenu minimum de 30 euros de l'heure

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Dans l'accord annoncé hier entre les représentants de chauffeur et les plateformes, une mesure vise à assurer un revenu horaire minimum de 30 euros de l'heure.

Une révolution dans les rémunérations des chauffeurs de VTC. L'accord signé mardi entre les plateformes, la FFTPR (Fédération française du transport de personnes sur réservation) et les représentants des chauffeurs, comprend une mesure des plus innovantes. Tous les chauffeurs gagneront au moins 30 euros de l'heure, soit 300 euros pour une journée de 10 heures comme le font la très grande majorité d'entre eux.

Ce montant est garanti par les plateformes afin que personne ne soit lésé, ni les chauffeurs, ni les clients. Le revenu horaire n'était jusque-là proposé que par LeCab qui assure 35 euros minimum à ses chauffeurs. Il le sera désormais par toutes les plateformes (Allocab, Bolt, FreeNow, Heetch, Marcel, Uber et Caocao) à hauteur de 30 euros.

"Les chauffeurs ont obtenu ce dont ils ne rêvaient même pas en début d'année", assure sur BFM Business Yves Weisselberger, président de la FFTPR (Fédération française du transport de personnes sur réservation) et PDG de LeCab.

Pour offrir ce montant, les plateformes étudieront à chaque fin de mois le nombre d'heure effectué par les chauffeurs. Si le revenu est inférieur à 30 euros de l'heure, la plateforme versera la différence.

Un cercle vertueux

Pour Yves Weisselberger, ce dispositif est un cercle vertueux qui profitera aux chauffeurs qui bénéficieront d'un revenu moins aléatoire, aux plateformes car elles attireront plus de candidats, et au final aux clients.

"Par voie de conséquence, cela va réduire le temps d'attente des passagers. C'est la vertu d'un système qui a une approche sociale", estime Yves Weisselberger.

En plus de cette nouvelle rémunération horaire, un tarif kilométrique minimum a été décidé. Aucune course ne pourra être payée moins d'un euro le kilomètre. C'est une "double garantie", assure le président de la FFTPR.

Ce dispositif aura une autre vertu. En plus de faire face à la hausse des prix nourrie par l'inflation, ils pourront aussi investir dans des véhicules moins polluants.

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Les clients participeront indirectement à ce nouveau modèle économique avec un tarif minimum par course d'un peu plus de 10 euros dont neuf pour le chauffeur. Karim Daoud, président de l'Association des VTC de France (AVF) cet accord est "une révolution dans le monde du VTC".

Ce nouveau modèle est une alternative au modèle salariale proposé par certains élus mais refusé par les chauffeurs qui préfèrent conserver leur indépendance. Après "l'indépendance sans règle du début des VTC, il y a le monde concret où les chauffeurs peuvent rester indépendants mais avec des règles", explique Yves Weisselberger.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco