Un "décrochage du trafic": le secteur aérien français épingle la hausse de la taxe sur les billets d'avion

La Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam) a fait état mardi d'un ralentissement de la croissance du trafic aérien en France, la faute selon elle à la hausse de la taxe sur les billets d'avion incluse dans le budget 2025.
"L'année 2025 montre un net ralentissement de la croissance du trafic en France", a déploré devant la presse Pascal de Izaguirre, président de la Fnam, qui observe "une forme de décrochage français dans un environnement européen pourtant favorable".
Le trafic aérien domestique, "particulièrement affecté", s'établit "à 73% de son niveau de 2019", affirme Pascal de Izaguirre, ajoutant que "le trafic qui relie Paris à la province est revenu à son niveau de 1984".
"Nous avions fait part de nos craintes et de nos anticipations suite aux hausses de la fiscalité sur l'impact négatif que ça aurait sur le trafic aérien français. Malheureusement, c'est ce que nous constatons", a déploré le dirigeant.
Des compagnies réduisent la voilure en France
L'augmentation de la taxe sur les billets d'avion, adoptée en même temps que le budget de l'Etat en février dernier, a fait passer la taxe de 2,63 euros à 7,30 euros pour un billet en classe économique de la France vers l'Europe.
"Les compagnies aériennes qui disposent d'opportunités de redéploiements ont redéployé de la capacité vers des marchés jugés plus attractifs", assure le président de la Fnam, citant l'exemple de la compagnie Ryanair.
En riposte à l'augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d'avion, la compagnie irlandaise a annoncé fin juillet une réduction de 13% de sa capacité en France, soit 750.000 sièges en moins, désertant trois aéroports régionaux (Strasbourg, Bergerac et Brive) pour l'hiver.
Le patron de la compagnie Michael O'Leary avait pourtant assuré fin mars qu'il ne supprimerait pas de desserte régionale.
Début août, il a menacé de réduire "encore" ses capacités en France si le gouvernement décidait d'une nouvelle hausse de la taxe aérienne.